Le Mouvement Ennahdha (parti islamiste majoritaire au pouvoir en Tunisie) "est devenu le plus grand danger pour la sécurité des Tunisiens et la souveraineté du pays, et les agissements de ses partisans sont dignes de la loi de la jungle", a prévenu samedi l'ex-Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi.
Intervenu dans une interview à la radio tunisienne Mosaïque Fm, M. Essebsi, leader du parti Appel de Tunisie (parti de l' opposition) a réagi suite à l'interruption de son grand meeting aujourd'hui à l'île de Djerba (sud-est tunisien) après avoir été attaqué par des individus qui se veulent, selon Essebsi, des partisans du Mouvement Ennahdha.
Affirmant qu'il "n'a jamais imaginé qu'il allait vivre une situation pareille deux ans après la révolution", l'ex-PM tunisien a accusé le ministère de l'Intérieur qui "a fermé les yeux sur les exactions des partisans d'Ennahdha et des membres de la Ligue de la protection de la révolution (associations liées au Mouvement Ennahdha)".
D'après le leader de l'Appel de Tunisie, "le seul acquis de la révolution est la liberté d'expression". Cet acquis "est déjà anéanti", a-t-il indiqué, ajoutant que les 2000 personnes qui assistaient au meeting étaient bloqués à l'intérieur de la salle".
Le porte-parole du parti Appel de Tunisie Ridha Belhaj a annoncé l'intention de porter plainte contre le Mouvement Ennahdha auprès des instances internationales l'accusant de recours à la violence méthodique pour annuler leurs réunions.