Les indicateurs économiques de la Guinée sont reluisants en 2012, grâce à une multitude de réformes engagées par les autorités dans un vaste ensemble macroéconomique, monétaire et financier.
Malgré le contexte économique international difficile et la morosité de l'activité économique, conduisant les institutions de Breton Woods à revoir à la baisse la croissance économique mondiale (de 5,1% en 2010, 3,8% en 2011 et devrait retomber à 3,3% pour l'année 2012), la Guinée a pu réaliser des progrès importants pour atteindre une croissance appréciable et bénéficier pour cela, de la confiance des bailleurs de fonds étrangers.
De -0,3% en 2009, la croissance économique de Guinée s'est passée de 4,7% en fin d'année 2012, à l'image du contient Africain dont le taux de croissance atteindra 5%.
Sur la même période, l'inflation monétaire a fléchi pour se situer à 13,5% en glissement annuelle contre 19% en 2011 et 22,1% en 2010.
Pendant ce temps, la masse monétaire se chiffre à 11 798 milliards de francs guinéens (1,6 milliard de dollars), soit une progression de 4,3% en glissement annuel et 4,2%.
Les réserves de change de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) ont atteint 677 millions de dollars et couvrant ainsi trois mois d'importations.
La dépréciation de la monnaie guinéenne située au alentour de 13% en 2011 a été ramenée à 0,5% en fin octobre 2012 avec un taux de change de 7 250,7 GNF contre un dollar américain.
La stabilité politique, l'amélioration des relations avec les bailleurs de fonds et les grandes réformes économiques, financières et structurelles engagées par le gouvernement ont permis à la Guinée d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE) avec une réduction du stock de la dette guinéenne de plus de 67%, soit 2,1 milliards de dollars.
Dans sa projection budgétaire, la Guinée prévoit une mobilisation accrue des ressources internes et externes afin d'atteindre les objectif de développement fixés sur son plan quinquennal, sur la mise en oeuvre du document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP III, 2013-2017) et conformément au objectif du millénaire pour le développement des Nations Unies.
Ces ambitions doivent s'accompagner d'une volonté du gouvernement à valoriser le potentiel minier, hydraulique et agricole, d'améliorer les services sociaux de base et la gouvernance économique à travers la lutte contre la corruption et la poursuite de la réforme des secteurs de la défense, de la sécurité et de la justice.
Pour y parvenir, les grandes régies financières de l'Etat seront mises à contribution dans le cadre des objectifs des recettes budgétaires à atteindre au compte de la nouvelle année 2013.
Ainsi, la direction général des douanes connaîtra un accroissement des recettes de 19,6 %, contre 15,83 % pour la direction nationale des imports, 8,75 % pour la direction nationale du trésor et 46,92 % pour la direction du patrimoine, des investissements privés et du cadastre.
Toutefois, malgré l'exécution de cette performance économique et une volonté du pouvoir central d'accroître les ressources consacrées à la réalisation des services sociaux de base (eau, énergie, éducation, infrastructure routières etc.), les populations guinéennes restent encore dans l'attente d'une véritable prise en compte dans l'accomplissement des politiques nationales de développement.
Selon les résultats d'une enquête récente de l'Institution national des statistiques (INS), le seuil de pauvreté est fixé à 3 217 305 GNF par personne et par an (environ 459,615 dollars US), soit 8 936 GNF par jour et par personne (environ 1,27 dollars).
Il est évident qu'avec un seuil de pauvreté de plus de 50% chez des populations guinéennes, soit plus de 6 millions d'habitants pauvres cette année, les autorités du pays ont de la planche sur la table compte tenu du défi majeur relatif à l'éradication de la pauvreté et faire de la Guinée un pays émergent dans la sous- région ouest-africaine.