Des dizaines d'oulémas issus d'une quinzaine de pays musulmans sont depuis lundi en conclave à Nouakchott pour étudier le traitement des phénomènes de l'extrémisme, des excès et "des idéologies dépravées", dans un contexte fortement marqué par la guerre au Mali.
Cette rencontre, à sa 25e édition, a pour thème "redynamiser le rôle des oulémas contre l'effusion du sang et dans la diffusion des valeurs de paix". Les oulémas sont venus d'Egypte, Liban, Algérie, Arabie Saoudite, Maroc, Libye, Turquie, Bénin, Burkina Faso, Afrique du Sud, Côte d'Ivoire, France, Sénégal, Mali et Tchad.
Ouvrant les travaux de ce colloque, le ministre mauritanien des Affaires islamiques a exhorté les oulémas à accorder une importance particulière, au cours de leurs travaux, au rôle des qu'ils doivent jouer dans "la lutte contre l'effusion du sang ainsi que dans les réponses à apporter aux questions idéologiques contemporaines".
Selon les observateurs, cette rencontre se tient dans un contexte fortement marquée par la guerre dans le nord du Mali autour de laquelle les avis des oulémas sont mitigés.
D'une part, il y a ceux qui y voient un interdit puisqu'elle " est menée par des non musulmans contre des musulmans". D'autre part, il y a ceux qui y voient une lutte contre la violence aveugle (terrorisme) qui ne fait aucune distinction entre un musulman et un non-musulman.
Les partis politiques mauritaniens sont également divisés par rapport à cette question.
Le parti "Tawassoul" des islamistes modérés, ainsi que toute l'opposition, plus de 11 partis organisés au sein de la Coordination de l'opposition démocratique (COD), condamnent cette guerre et mettent en garde contre tout engagement dans les nord du Mali des force mauritaniennes au coté de la France.
Cependant que d'autre partis, notamment de la majorité "saluent " l'intervention de la France et estiment "qu'elles méritent d'être soutenue".
Plus de 30 personnalités, dont des oulémas, avaient déclaré, mercredi dernier, leur "opposition" à toute participation de la Mauritanie à l'offensive contre les islamistes armés dans le nord du Mali.
Selon eux, "le positionnement contre l'offensive menée dans le nord du Mali contre les islamistes armés restes un choix" conforme à la charia (loi islamique) qui doit être suivi par tous les musulmans.
En visite aux Emirats Arabes Unis, la semaine dernière, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avaient évoqué "la possibilité" de l'engagement de la Mauritanien dans l'offensive contre les islamistes armés du nord du Mali, "si Bamako en exprime la demande".
Auparavant, les autorités mauritaniennes avaient écarté toute participation cette guerre.