Le contrôle civil et démocratique des forces de défense et de sécurité est un gage de paix et de stabilité sociale, indispensable pour la conduite d'une bonne politique de développement, a déclaré mardi Mamadou Saliou Diallo, juriste et membre de la Cour suprême.
Pour lui, la réforme engagée dans le secteur de la sécurité en Guinée est un préalable fondamental pour la réussite de la démocratisation du pays et pour renouer avec la confiance des partenaires étrangers et des bailleurs de fonds.
Le contrôle des forces de sécurité doit se faire sur la base des lois nationales, notamment la constitution guinéenne, les traitées et conventions sous régionales et internationales en matière de sécurité et sur le statut particulier des militaires et de la police nationale.
Dans cette dynamique, les institutions nationales, notamment l'Assemblée nationale, la Cour suprême, la Cour des comptes, ont un rôle prépondérant à jouer dans l'application des lois et textes juridiques, qui régissent le fonctionnement du secteur de la sécurité, estime M. Diallo.
"L'armée, c'est la soumission à la loi et à l'autorité civile démocratiquement installée", a fait remarqué le juriste, avant de souligner la nécessité pour la Guinée de mettre en place un tribunal militaire doté d'un personnel qualifié et professionnel sensé juger tous les dossiers relatifs au secteur de défense et de sécurité.
Les forces de sécurité doivent êtres redevables à l'autorité civile et ne doivent pas faire usage de forces dans la société, car cela contribue à une attitude de crainte et de méfiance des citoyen vis-à-vis de leur armée, de leur police ou de leur gendarmerie, a expliqué Mamadou Saliou Diallo.
Dans le souci de parvenir à un meilleurs encadrement des forces de défense et de sécurité, le gouvernement guinéen en collaboration avec les partenaires, a initié depuis 2010, un vaste programme de réforme profonde dans ce secteur.
Le coup d'envoi de cette réforme a permis la mise à la retrait de près de quatre mille militaires avec des mesures d'accompagnement, assorti d'un recensement biométrique des forces de défense et de gendarmerie sur le territoire national.
Au terme, cette réforme apparait comme un processus à l'échelle nationale visant à faire en sorte que les forces de défense et de sécurité rendent compte à la population qu'elles respectent les normes et les statuts internationaux de droits humains.