Les membres de la société civile guinéenne ont réclamé samedi, une application stricte de la loi anti-tabac, contre toute forme de publicité dont l'objectif est d'augmenter le nombre de fumeurs.
Selon Abdoulaye Bademba BARRY, Magistrat, président de l'Association "Santé Bien-Etre Pour Tous", le tabac est un produit nocif pour la santé publique et une cause d' "hémorragie financière" pour l'Etat guinéen, qui engage des montants considérables pour soigner les maladies dues au tabagisme, dans les hôpitaux du pays.
Selon des études récentes du ministère guinéen de la Santé et de l'Hygiène publique en collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 57% de la population guinéenne fument dont 10 à 12% de femmes. Selon cette étude, les jeunes scolarisés ou non, sont les plus exposés à la tentation de fumer à bas âges avec une méconnaissance totale du danger lié au tabagisme. Environ 17% des élèves des établissements d'enseignement du secondaire sont des fumeurs potentiels.
Pour inverser cette tendance, la société civile a installé plus d'une cinquantaine de clubs anti-tabac dans les écoles et centres d'éducation à Conakry et dans les grandes villes de l'intérieur du pays.
En Guinée, l'importation du tabac génère des revenus importants et se classe au 5e rang des importants globales des produits de consommations dont le riz, la farine, l'huile, le ciment, selon les indicateurs douaniers.
Dans les structures sanitaires spécialisées du pays, les 2/3 des malades hospitalisés dans les services pneumologiques et cardiologiques, sont des cas de tabagismes chroniques, a indiqué Dr Lansana Sandry Camara, pharmacien et membre de l'Association.
Désormais, grâce à la rentrée en vigueurs de la nouvelle loi anti-tabac, il sera interdit de fumer dans les moyens de transport terrestre, maritime, aérien et ferroviaire, ainsi que dans certains lieux publics où les non-fumeurs seraient exposé à la fumées de la cigarettes.
Selon l'OMS, l'épidémie de tabagisme tue près de 6 millions de personnes chaque année. Cinq millions d'entre elles sont des consommateurs ou d'anciens consommateurs, et plus de 600 000, des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Si aucune mesure n'est prise d'urgence, le nombre annuel de ces décès pourrait atteindre plus de 8 millions d'ici à 2030.