Le directeur de publication du journal "Le républicain", Boukary Daou, arrêté le 6 mars dernier par les services de renseignements de l'Etat communément Sécurité d'Etat ou SE, a été transféré jeudi après-midi à la Brigade d'investigation judiciaire (BIJ), occasionnant la fin des journées "presse morte" dans le pays à partir de jeudi minuit, a appris Xinhua de sources proches du comité de crise créé à cet effet.
Depuis 72 heures, les responsables des organisations faîtières de la presse privée malienne, ont décidé d'aller en grève en observant des "journées sans presse" à Bamako, puis sur toute l'étendue du territoire national. Ceux-ci ont été suivis par l'association des distributeurs de journaux.
La fin de la grève de la presse privée à partir de jeudi minuit a été rendue possible grâce au transfert de M. Daou à la BIJ, à la médiation du Haut conseil islamique, précisent des sources proches du comité du comité d crise.
L'interpellation de M. Daou par la SE "sans aucune procédure judiciaire avait été décriée" par l'ensemble des journalistes de la presse privée malienne dont certains estiment que "son transfert à la BIJ est un début à la procédure judiciaire. Ce qui permettra à nos avocats de le défendre".
La décision des journées sans presse au Mali fait suite à l'arrestation de Boukary Daou, directeur de publication du journal "Le Républicain" le 6 mars dernier pour avoir publié une lettre ouverte adressée au président malien et à "la longue liste de harcèlements, d'intimidations et d'agressions dont ont fait l'objet ces derniers temps..."
Dans cette lettre, des soldats maliens demandent l'annulation des avantages accordés au capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l'ex-junte et président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité du Mali ainsi que les autres membres du comité.