Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé vendredi l'extradition imminente d'un djihadiste français, fait prisonnier avec une demi- douzaine de combattants islamistes dans le massif des Ifoghas, non loin de la frontière malienne avec l'Algérie.
"Nous avons fait un prisonnier français qui va être extradé vers la France dans les moments qui viennent", a affirmé M. Le Drian, qui s'exprimait depuis Bamako sur la radio française Europe 1.
Selon le ministre, l'arrestation de ce ressortissant français rallié aux djihadistes du Nord-Mali "montre qu'il y avait là constitution d'une espèce de lieu, d'une filière terroriste de guerre, qui pouvait accueillir certains jeunes en quête d'un destin radical, comme certains ont pu le faire en Afghanistan et en Syrie".
En déplacement surprise sur place pour rendre visite aux forces françaises et leur témoigner son appui, M. Le Drian a salué leur grande détermination et leur professionnalisme, en dépit de la violence des combats actuellement en cours.
"Les combattants sont pratiquement face-à-face. Ils se voient et donc c'est à portée d'hommes. Ça se passe au sol et dans des conditions extrêmement durs", a-t-il détaillé, tout en indiquant s' être rendu la veille, jeudi, sur les lieux de ces affrontements.
"C'est une guerre dure", a reconnu le ministre de la Défense, faisant référence au bilan de 4 morts et d'une trentaine de blessés subi par l'armée française depuis le lancement de l' opération Serval au Mali, le 11 janvier dernier.
"Nous entrons dans sa dernière phase", a-t-il cependant souligné, mentionnant deux parties du territoire malien devant encore être efficacement contrôlées : le massif des Ifoghas, sanctuaire des fondamentalistes d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), ainsi que la région de Gao, où le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) mène des " actions asymétriques" comme des attentats.
"Il reste les deux poches (de résistance) de la fin, qui sont autour du nord-est du Mali, et puis la sécurisation de la région de Gao", a-t-il indiqué, ajoutant que le processus était "en bonne voie".
Quant au retrait à venir de l'armée française du Mali, le ministre a affirmé que, conformément aux propos du président François Hollande, le mois d'avril constituait "un horizon de l' ordre du possible et du probable".
"C'est progressivement que nos forces seront remplacées (..) par les forces africaines", a encore ajouté M. Le Drian, prévoyant un délai de plusieurs mois pour le parachèvement du rapatriement des troupes hexagonales. "Ce ne sera pas un retrait brutal", a-t- il assuré.