L'inégalité salariale et professionnelle entre les hommes et les femmes persiste en France, avec un écart de 28% de revenu en moyenne en 2010, constate vendredi la presse française.
"Si ce chiffre baisse un peu par rapport à 2009 (32%), c'est parce que la crise a touché les secteurs à prédominance masculine", souligne le quotidien régional Le Parisien, qui reprend une étude publiée la veille par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Selon ces chiffres récents, les femmes salariées du secteur privé, en France, ont donc touché en moyenne un revenu salarial net annuel de 15.600 euros en 2010, soit 28% de moins que leurs collègues masculins.
"Avec la crise économique de 2008 et 2009, cet écart s'est contracté (..). En effet, la crise a touché tout particulièrement les secteurs d'activité à prédominance masculine (industrie, construction, intérim)", explique notamment l'institut de statistique français.
Mais, pour comprendre cette inégalité persistante, il faut prendre en compte un facteur pénalisant davantage les femmes que les hommes en matière d'évolution professionnelle : la naissance d' un enfant.
La maternité diminue les chances d'obtenir une promotion, voire expose à la perte de son emploi. "Au retour de congé maternité, le taux de rupture de contrat est colossal", constate une avocate spécialisée dans les discriminations au travail, citée par Le Parisien.
Cette avocate se félicite toutefois du nombre grandissant de femmes, ayant subi ce type de discriminations professionnelles liées à leur maternité, qui se tournent vers les tribunaux.
"Près de 400 femmes ont d'ailleurs saisi, cette année, le défenseur des droits, Dominique Baudis, pour discrimination en raison de la grossesse", rapporte notamment Le Parisien, tout en notant que certaines portent même plainte concernant leur salaire.
Le journal français de droite Le Figaro consacre, pour sa part, un article à la révision du congé parental dévoilée jeudi par le président François Hollande, qui vise notamment à assurer une meilleure répartition du congé entre les deux sexes.
Il s'agit, souligne le quotidien, de "lutter contre la précarisation des mères qui, éloignées trop longtemps du marché de l'emploi, ont souvent des difficultés à en retrouver un", en encourageant les pères à profiter de leur congé de paternité.
La réforme s'inspire du modèle allemand, qui a permis de faire passer de 3% à 20% en trois ans le taux de congé parental des hommes en Allemagne, indique le cabinet de la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.
Dans un entretien au Parisien, Mme Vallaud-Belkacem a indiqué la volonté de son gouvernement de sanctionner plus lourdement les entreprises ne mettant pas en application la parité salariale mais aussi de promouvoir l'égalité hommes-femmes à tous les échelons de la société française.
"Nous avons commencé à installer la parité comme un réflexe et une obligation, je dirais même une évidence", a-t-elle affirmé.