Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé lundi à Nouakchott que la Mauritanie n'a jamais été contre une intervention militaire dans le nord du Mali et n'a pas exclu un engagement de ses forces armées dans ce pays.
"On n'a jamais été contre l'intervention militaire et on n'a jamais été pour la négociation avec les terroristes", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérien Issoufou Mahamadou, au terme de la visite de ce dernier en Mauritanie.
A propos d'un éventuel engagement de son pays dans la guerre contre les terroristes du nord du Mali, il a fait savoir que "si la situation change maintenant, la Mauritanie, qui est membre des Nations Unies, rien n'exclut à l'avenir qu'elle puisse engager des forces au nord du Mali ou bien sur la frontière ou bien avec la République du Mali pour aider à la stabilité et à la sécurité de cette région, c'est un devoir que nous allons assumer dès que possible"
Le chef de l'Etat mauritanien a estimé que "le terrorisme, est un fléau, et un mal qui ne connaît pas de frontières et avec lequel on ne peut pas négocier".
"Ce sont des extrémistes qui ignorent les lois, qui ignorent la morale, qui ignorent tout ce qui peut amener les individus à vivre et à cohabiter ensemble", a-t-il poursuivi.
La Mauritanie avait toujours écarté l'idée d'un engagement militaire dans le nord du Mali, depuis le début de l'offensive contre les islamistes armés, se tenant à la "défense stricte de ses frontières".
Ould Abdel Aziz a expliqué que son pays n'a pas voulu s'engager militairement (ces derniers temps au Mali) notamment parce qu'il l y a "deux problèmes au niveau du nord du Mali: le terrorisme et les revendications des populations du nord du Mali "parfois légitimes liées aux infrastructures de base, à la santé, à l'eau, à l'électricité, aux routes, à l'éducation".
Il a en outre déploré l'impact néfaste du terrorisme sur les économies de pays du Sahel.
"Cela se répercute sur nos économies: le tourisme est pratiquement arrêté dans toutes ces régions: que ce soit au Niger, au Mali ou en Mauritanie", a-t-il mentionné..
Pour sa part, le président du Niger a tenu à souligner que "le Niger et la Mauritanie comme tous les autres pays du Sahel, sont soumis aux mêmes menaces: le terrorisme, la menace des organisations criminelles notamment le trafic de drogue".
"Face à ces menaces, il n'y a jamais eu de contradictions entre la Mauritanie et le Niger par rapport aux solutions qu'il faut envisager", a-t-il rappelé.
"La visite que j'effectue aujourd'hui en Mauritanie est un signe très fort et la question de la sécurité a été au centre de nos entretiens", a-t-il conclu.