Eu égard au climat de méfiance et la crise de confiance qui s'est installé ces derniers temps entre les hommes politiques guinéens, l'espoir d'un dialogue politique serein semble se dessiner à l'horizon, avec l'annonce d'une une concertation inclusive de sortie de crise.
Malgré les volontés des acteurs de la vie publique en Guinée, qui annoncent à chaque occasion leur engagement d'aller vers un dialogue politique franc et sincère, le bout du tunnel d'un dénouement des différends qui éclatent au grand jour, n'est encore proche.
Lundi, le président de la République Alpha Condé a rencontré les leaders politiques de la mouvance présidentielle, de l' opposition dite radicale et du centre, ainsi que les acteurs sociaux, pour convenir de la création d'un cadre ouvert de dialogue permanant, incluant tout le monde.
Devant ce parterre d'interlocuteurs directs composés de dix représentants de la mouvance présidentielle, trois alliances de l'opposition (le Collectif des partis pour la finalisation de la transition, l'Alliance pour la démocratie et le progrès, ADP, et le Club des républicains, CDR), cinq centristes, des membres du cabinet présidentiel et du gouvernement, dont le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana, le chef de l'Etat a affiché une détermination a renouer avec une série de consultation directe et objective.
Après avoir écouté les attentes des acteurs présents à la rencontre, le président Condé a dit que la richesse de la Guinée provienne des atouts de ses quatre régions naturelles comme les quatre roues d'une voiture, avec les différentes opinions dans le pays.
"En tant que président de la République, je suis au dessus des partis et des problèmes, moi je dois m'occuper de la nation", a-t- il dit.
Pour finir, le chef de l'Etat a indiqué que les incompréhensions ne sont pas insurmontables lorsque l'on est engagé dans un projet durable pour le pays et de conclure en évitant les guinéens au rendez-vous d'une démocratie pacifique et durable. Cet engagement n'a pas l'air de rassurer les hommes politique notamment ceux du Collectif, du l'ADP et du CDR, à en croire à leurs différentes réactions sur les ondes des centaines radios privées locales.
Et c'est pourquoi au sortir de la rencontre avec le président Alpha Condé lundi, le porte-parole de l'opposition et chef de la délégation Aboubacar Sylla n'a pas manqué d'exprimer son optimisme face à la réussite de cette énième rencontre de concertation qui tarde à produire un effet escompté.
Dans son mot introductif, il a précisé que c'est avec le sentiment mitigé d'un homme qui s'interroge sur l'avenir du dialogue politique guinéen et sur les perspectives de paix et de stabilité dans le pays qu'il prend la parole, au nom des tous les partis politiques de l'opposition guinéenne regroupés au sein de l' ADP, du Collectif et du CDR, pour présenter leur vision de la crise politique qui affecte le fonctionnement des institutions.
Selon lui, Il est évident que la crise économique et sociale profonde que traverse la Guinée est à la fois le reflet d'une grave crise morale et la conséquence de la précarité institutionnelle engendrée par le blocage politique que connaît le pays.
"Elle ne pourra se dénouer sans une véritable rupture et une remise en cause totale des pratiques actuelles en matière de gouvernance", a-t-il souligné.
Pour y parvenir, l'ADP, le Collectif et le CDR exigent un meilleur paradigme pour instaurer un dialogue structuré, franc et sincère entre les acteurs, autour des points de revendication, dont le choix d'un nouvel opérateur technique, le vote des Guinéen de l'étranger et le chronogramme électoral y compris la question liée à la gestion unilatérale de la CENI par son Président.
Dans le souci d'éviter que la transition politique en cours dans le pays ne connaisse un épilogue douloureux et devant les obstacles apparemment insurmontables à la mise en place d'un cadre de concertation structuré, l'ADP et le Collectif en appellent à une implication plus directe et plus importante de la communauté internationale dans le processus électoral.
Face à cette situation lamentable, la société civile guinéenne au nom de huit coalitions nationale a haussé le ton pour demander aux acteurs politiques de trouver une accalmie et un consensus immédiat, afin de conduire le pays vers la finalisation de la transition politique entamée depuis 2010.
Le secrétaire exécutif du conseil national de la société civile guinéenne Aziz Diop a taper du point sur la table lundi en larguant des menaces contre tout homme politique qui sera coupable d'actes gravissimes portant atteinte aux droits de l'homme.
Il a menacé de faire appelle à la communauté nationale et internationale (CEDEAO, l'Union Africaine et l'ONU), si le pays reste plongé dans cette léthargie qui bouche l'horizon et compromet l'avenir des nouvelles générations montantes.
Suite aux instructions données par le président Alpha Condé, le premier ministre guinéen Mohamed Said Fofana à la charge de conduire une nouvelle plateforme de dialogue, dont les travaux débutent ce mardi même, avec la définition d'un terme de référence (TDR), prenant en compte la vision globale dudit dialogue permanant et inclusif.