L'instabilité, les violences et les combats au nord du Mali n'incitent pas les personnes déplacées à retourner chez elles, a annoncé mardi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
De nouveaux déplacements ont même été observés, et ces groupes viennent s'ajouter à des milliers d'autres, personnes déplacées et familles d'accueil, qui peinent à faire face à leurs besoins essentiels, en eau et nourriture notamment.
"Si les déplacés hésitent toujours à rentrer, c'est essentiellement lié à un sentiment général d'insécurité mais aussi à l'impossibilité pour ces personnes de continuer d'exercer une activité économique dans un contexte aussi instable", a expliqué Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR pour le Mali et le Niger.
Pour les personnes déplacées et les familles résidentes qui les accueillent, les conditions de vie deviennent chaque jour plus difficiles.
"Les timides retours constatés début février dans la partie centrale du pays ne se sont pas généralisés. La poursuite des combats invite à la prudence", a poursuit Jean-Nicolas Marti.
La situation est particulièrement difficile dans le nord-est du pays, et des familles de Gao, Kidal et Tessalit vont encore chercher refuge loin de leurs villages d'origine.
Pour répondre aux besoins urgents des personnes déplacées, le CICR et la Croix-Rouge malienne ont distribué122 tonnes de vivres (riz, huile, semoule, sel iodé) à 6.600 personnes à Tin Zaouatène, une localité de la région de Kidal, dans le nord-est du pays, à proximité de la frontière algérienne.
Afin de faciliter l'accès à l'eau potable et améliorer les conditions d'hygiène des déplacés de Tin Zaouatène, des puits et des latrines sont en cours de réhabilitation. Des jerrycans et des pastilles de purification de l'eau leur ont en outre été distribués.
À Korientzé et Sendegué, dans la région centrale de Konna, 3. 240 autres personnes déplacées et résidentes ont reçu une assistance en vivres.
Par ailleurs, si les conditions de sécurité le permettent, le CICR et la Croix-Rouge malienne prévoient, dans les prochaines semaines, de distribuer une assistance alimentaire à plus de 290. 000 personnes vulnérables, déplacées et résidentes, dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao.