Lors de la conférence sur la coopération en matière de contrôles aux frontières dans le Sahel et au Maghreb, organisée mercredi à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani, a expliqué que cette approche comporte des mesures de dissuasion à travers le renforcement du système de sécurité et de justice, ainsi qu'une dimension préventive par le biais de réformes dans les domaines économique, politique, social, religieux et éducatif.
La position du Maroc favorable à une réponse déterminée et solidaire aux développements inquiétants dans la zone sahélo-saharienne et au Mali, procède d'une conviction que les mouvements terroristes et séparatistes qui y sévissent posent de sérieux défis pour la sécurité de la région, du Maghreb et au-delà.
La conférence de trois jours est organisée à l'initiative de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), en coopération avec le Maroc et le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNCCT) du Bureau de l'Equipe Spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF). Elle s'inscrit dans le cadre de la Stratégie mondiale des Nations Unies contre le terrorisme et des efforts de l'ONU pour fournir une assistance technique aux Etats du Sahel et du Maghreb dans ce domaine.
M. El Otmani a indiqué en outre que l'action du Maroc dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international englobe les dimensions nationale, régionale et internationale, faisant observer que le royaume considère qu'il faut promouvoir une solidarité fructueuse à ces trois niveaux, dans le cadre du respect de la loi, de la souveraineté des Etats et de leurs systèmes politiques, sociaux et culturels.
Pour le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères et à la Coopération, Youssef Amrani, le Maroc n'a cessé d'attirer l'attention de ses partenaires et de la communauté internationale sur la nécessité impérieuse de répondre de manière déterminée et solidaire aux développements inquiétants dans la zone sahélo-saharienne et au Mali, et qui se sont rapidement transformés en menace à la paix et à la stabilité régionale.
Selon le ministre, l'engagement international au Mali devrait permettre à la communauté internationale d'endiguer le démembrement d'un pays africain par des groupes terroristes et séparatistes menaçant l'ensemble des pays de la région et d'empêcher la déstabilisation de tout l'ouest du Sahel.
Pour sa part, le ministre délégué marocain auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss, a indiqué que le Maroc considère la coopération bilatérale entre les pays voisins comme un choix qui doit être conforté par une volonté politique.
Cette coopération doit être concrétisée à travers un contrôle efficace des frontières pour empêcher qu'elles ne soient utilisées par des groupes terroristes, a indiqué M. Draiss, rappelant que le Maroc a toujours prôné une politique ferme vis-à-vis des organisations terroristes et a attiré l'attention des pays du Sahel depuis la fin des années 90 sur l'évolution dangereuse que connait la région.
M. Draiss a souligné que l'adhésion de la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme et le crime transnational ne peut aboutir qu'à travers la mise en place de stratégies fructueuses pour la sécurisation de leurs territoires, au niveau national, bilatéral et régional.