La place du Maroc dans la nouvelle politique de voisinage européenne reste "très singulière", a indiqué le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, précisant qu'aucun pays de la région n'a su saisir autant que le Royaume les opportunités importantes que cette politique offre.
"Le Statut avancé contenait déjà des pistes de coopération renforcée qui ont inspiré notre politique de voisinage", ce qui a "permis au Maroc d'avoir une longueur d'avance sur certains partenaires", a expliqué M. Barroso dans une interview publiée par +Le soir Echo+ dans sa dernière livraison cité par l'agence de presse MAP.
Il a, en outre, relevé que "le lancement des négociations sur un accord de libre-échange complet et approfondi" entre le Maroc et l'UE ou un partenariat pour la mobilité en "sont des preuves concrètes".
Dans ce contexte, M. Barroso a précisé que l'accord de libre- échange complet et approfondi (ALECA), dont l'objectif dépasse la simple libre circulation des biens et services, est "l'instrument qui permettra de concrétiser le principe de l'intégration économique au marché européen" et un environnement d'affaires " plus prévisible et plus stable"
Cet accord vise la libéralisation du commerce des services, la protection de l'investissement et l'harmonisation des réglementations dans plusieurs domaines de l'environnement commercial et économique, a-t-il précisé, rappelant que "nous appuyons depuis longtemps le Maroc dans ses efforts de rapprochement législatif vers nos standards".
Concernant la région maghrébine, le président de la commission européenne a relevé que "le Maghreb aurait beaucoup à gagner d'un processus d'intégration économique", dont l'absence coûte de 1 à 2% du PIB, a-t-il estimé. Au-delà des aspects économiques, il a noté que l'intégration régionale aurait des effets relatives à la sécurité, au développement humain ou encore aux défis liés à l'environnement.
Pour ce qui est de la politique européenne vis-à-vis du Maghreb, M. Barroso a indiqué que l'UE a démontré sa volonté d'aller plus loin avec les pays de la région dans la mise en place de réformes politiques et économiques ambitieuses, ce qui fonde la proposition d'un "partenariat pour la démocratie et la prospérité partagée".