En cas d'élections présidentielles, l'ancien Premier ministre tunisien de la première période transitoire (à la veille des élections du 23 octobre 2011) Béji Caïd Essebsi récolterait 6,8% des voix et détient ainsi son leadership face à l'ex-chef du gouvernement Hamadi Jebali avec 6% des votes et à l'actuel président tunisien Moncef Marzouki avec 5% des votes, d'après la 14ème vague du baromètre politique de l'Institut tunisien d'études marketing 3C Etudes (février 2013).
L'apparition de l'ex-Premier ministre tunisien Hamadi Jebali pour la première fois parmi le trio leader de ce sondage a été expliquée par la position prise par M. Jebali le jour même de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd portant sur la formation d'un nouveau gouvernement apolitique outre sa détermination de mener des négociations élargies avec tous les acteurs politiques pour arriver à un consensus en la matière.
Ce sondage a été effectué du 14 au 20 février 2013, une "période d'attentisme" soit huit jours après l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd et quelques peu avant la démission officielle de l'ex-Premier ministre Hamadi Jebali. L'échantillon cible a été constitué de 1 347 personnes représentant tout le territoire tunisien.
Pour la première fois depuis environ 14 mois, l'actuel président Moncef Marzouki rétrograderait à la 3e place avec 5% des voix perdant ainsi 2 points sur le mois dernier, a déclaré mercredi le patron de 3C Etudes M. Hichem Guerfali, lors d'une conférence de presse à Tunis dédiée à la présentation des résultats de son sondage.
En cas de passage de MM. Caïd Essebsi et Marzouki au second tour des présidentielles, c'est l'actuel président de la République qui l'emporterait avec 52,1% des suffrages contre 47,9% pour son concurrent. Le mois passé (janvier), la donne était renversée.
"Toutefois, il faut remarquer que 49,2% des Tunisiens seraient encore indécis, en hausse de 12 points sur le mois dernier", a indiqué 3C Etudes dans son rapport de sondage.
L'échiquier politique tunisien ne cesse de se métamorphoser avec la montée en puissance de certains partis de l'opposition dont essentiellement Appel de Tunisie (dirigé par l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi) et le Front populaire, une coalition de gauche. Toutefois, les principaux partis au pouvoir suivent une allure descendante en matière d'intentions de vote au cas d'élections législatives et présidentielles.
"Jusqu'à maintenant, force sera de remarquer qu'Ennahdha (parti islamiste majoritaire à la Constituante) a perdu 32% de son potentiel électoral. L'un de ses deux alliés, le Forum démocratique pour le Travail et les Libertés a quant à lui perdu 56% de son électorat", a confié M. Guerfali au correspondant de l'agence de presse Xinhua.
D'après les résultats de ce sondage, le parti Appel de Tunis garderait sa première position qu'il avait occupée en janvier 2013 en matière d'intentions de vote pour des législatives "quoique rétrogradant de 3,3 points pour avoir 29,8 des votes", a fait savoir M. Guerfali.
Toujours selon 3C Etudes, le parti Appel de Tunisie "serait talonné bien entendu d'Ennahdha qui ne profiterait pas de l'aubaine et perdrait à son tour 3,6 points accumulant 29,4% des suffrages" sachant que "le grand gagnant serait le Front populaire qui progressait de 4,3 points en ramassant 12,2% des voix".
Les résultats de cette 14e vague du baromètre politique de 3C Etudes a montré que la satisfaction des Tunisiens quant à la situation sécuritaire a chuté de 8 points pour s'établir à 38%. Leur satisfaction quant au rendement du gouvernement continue sa dégringolade et descend à 29% et "elle est dépassée pour la première fois par celle relative à l' opposition qui enregistre 34%", a encore indiqué le premier responsable de 3C Etudes.
"En Tunisie, 90% des citoyens n'assistent pas à des réunions partisanes et 96% de se veulent pas des adhérents à quiconque parti politique", a encore confié M. Guerfali à Xinhua. Pour ce qui est de l'optimisme des Tunisiens face à leur avenir, a-t-il poursuivi, "environ 58% sont optimistes, 23% se disent plutôt pessimistes et 16% ni l'un ni l'autre".
A fin novembre 2011 soit environ un mois après les élections de l'Assemblée constituante, le taux d'optimisme des Tunisiens était de l'ordre de 92% et la Tunisie était à l'époque classée deuxième mondiale sur la liste des pays les plus optimistes, toujours selon le directeur de 3C Etudes.