Le président de la République tunisienne Moncef Marzouki a entamé mercredi des pourparlers avec certains chefs de partis politiques concernant les solutions possibles pour sortir de la crise politique que connîit le pays et aboutir dans les plus brefs délais à former un nouveau gouvernement après la démission mardi du Premier ministre Hamadi Jebali.
Le parti islamiste Ennahdha "n'a pas encore tranché de la liste de ses candidats au poste du Premier ministre qui va succéder M. Jebali", a déclaré le président d'Ennahdha Rached Ghanouchi à l' issue de son entretien avec le président Marzouki. D'un autre côté, Ennahdha "est en pleines concertations avec des partis politiques sur ce sujet dont le Parti republicain" (opposition), toujours selon M. Ghanouchi.
Préoccupé par la désignation d'un nouveau Premier ministre issu, selon la petite Constitution, de la majorité parlementaire, le président Marzouki a également reçu une délégation du parti "Al Massar" de l'opposition (Voie démocratique et sociale)."Le président de la République nous a proposé de faire partie du nouveau gouvernement", a révélé Samir Bettaieb, représentant de la Voie démocratique et sociale. "Le refus d'Al Massar de participer au futur gouvernement, a-t-il poursuivi, ne nous empêche pas de consulter les structures du parti ainsi que nos alliés et nos amis ".
La Voie démocratique et sociale est désormais l'un des cinq partis qui forment l'Union pour la Tunisie, un nouveau front politique et électoral récemment officialisé et comportant entre autres le Parti républicain et l'Appel de Tunisie (deux principales forces de l'opposition).
S'adressant aux médias tunisiens et étrangers au palais présidentiel de Carthage (banlieue nord de Tunis), M. Bettaieb a imputé l'échec de l'initiative du Premier ministre sortant Hamadi Jebali de former un gouvernement technocrate au parti majoritaire Ennahdha et son allié le Congrès pour la République (parti du président Marzouki).
"Ennahdha devra assumer la responsabilité de ses choix qui n' ont pas été à la hauteur de ce moment historique ni démontré aux Tunisiens qu'elle privilégie l'intérêt national", s'est exprimé M Bettaieb.
Après une série de concertations avec les différents partis politiques sur la composition du nouveau gouvernement, le président Marzouki devrait désigner le candidat du mouvement Ennahdha pour le poste du Premier ministre. Sinon et faute de consensus, M. Marzouki fera recours à une autre personnalité qui devra impérativement être votée par une majorité de l'Assemblée constituante.