Plusieurs centaines de Tunisiens dont une majorité de jeunes se sont rassemblés samedi après-midi à l'avenue Bourguiba (principal artère du centre-ville de Tunis) dans le cadre d'une manifestation pacifique baptisée " Marche des libres" contre la violence et appelant les dirigeants tunisiens à hisser l'intérêt du pays au rang suprême de leur préoccupation.
Quelques heures avant le démarrage de la manifestation, l' avenue Bourguiba ainsi que les ruelles adjacentes ont observé la présence d'un "sérieux" dispositif sécuritaire renforcé par certaines unités de l'armée nationale tunisienne placées pas loin de certains établissements publics et centres commerciaux du centre-ville de la capitale. Et ce, en prévision de tous actes de violence ou de vandalisme.
Cette manifestation n'a pas été autorisée et une demande émanant de la Voie démocratique et sociale (parti de l'opposition) fut refusée par les autorités, a-t-on appris d'une source du comité de l'organisation de cette marche sans pour autant réussir à avoir une confirmation du porte-parole du ministère de l' Intérieur
"Il s'agit d'une manifestation pacifique qui n'a aucune appartenance à quiconque parti politique, mouvement ou organisation", a confié au correspondant de l'Agence de presse Xinhua Houcem Bouhli, porte-parole du comité d'organisation de cette manifestation.
Toutefois, a poursuivi Houcem Bouhli, "la manifestation a été soutenue par plusieurs partis politiques de l'opposition dont notamment l'Appel de Tunisie, le parti Républicain et la Voie démocratique et sociale".
"Toutes les formations politiques ont été obligées à éviter toutes étiquettes partisanes pour pouvoir participer à cette manifestation qui ne représente que le peuple tunisien", a insisté le jeune Houcem Bouhli.
Les manifestants dont le nombre s'est accru de plus en plus à partir de 15h00 (heure locale) ont scandé des des slogans hostiles au gouvernement démissionnaire, au mouvement islamiste majoritaire Ennahdha et à certains de ses ministres essentiellement le ministre de l'Intérieur Ali Larayedh qui vient d'être désigné Premier ministre et en cours de concertations pour former son nouveau cabinet.
Bon nombre de manifestants croisés par le correspondant de Xinhua ont exprimé leur refus catégorique à un nouveau gouvernement fondé sur le quota politique tout en appelant à accélérer les procédures d'investigation dans l'affaire de l' assassinat de Chokri Belaïd (l'un des leaders de l'opposition), l' organisation d'un conseil national contre la violence toutes formes confondues mais également le gel immédiat des prix des produits et des services à la lumière des indicateurs économiques peu rassurants que connaît le pays.