Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) mènent depuis lundi matin une contre-attaque à 5 km de Bunagana, localité située au nord de Goma, près de la frontière avec l'Ouganda, a indiqué lundi à Xinhua une source locale sous couvert d'anonymat.
"Les combats s'intensifient ce matin près de Bunagana. Les rebelles du M23 mènent une contre-offensive contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC)", a affirmé la même source, "les civils fuient vers l'Ouganda et deux de ses obus ont atterri sur le sol ougandais vers 08h00".
D'après la même source, les rebelles du M23 ont avancé de quelques kilomètres.
Ces combats ont eu lieu malgré le cessez-le-feu unilatéral annoncé dimanche par le président du M23, Bertrand Bisimwa.
Selon M. Justin Mukanya, administrateur de Rutshuru (territoire couvrant la cité de Bunagana), des obus étaient tombés dans la cité de Bunagana, causant quatre morts, une dizaine de blessés ainsi que d'importants dégâts matériels.
Le même jour, le ministre congolais des Médias et le porte- parole du gouvernement Lambert Mende, a appelé le M23 à faire une déclaration claire, nette et sans ambigüité sur la fin de la rébellion armée dans la province du Nord-Kivu.
"Nous n'avons pas besoin de cessez-le-feu. Nous n'avons pas besoin de cessation d'hostilités. Il faut annoncer que la rébellion a pris fin", a déclaré M. Mende sur la télévision nationale congolaise RTNC.
Pour M. Mende, le M23 doit dans l'immédiat mettre tous ses éléments à la disposition du processus de cantonnement, de démobilisation, de désarmement et de réinsertion sociale.
M. Mende a par ailleurs soutenu que la diplomatie n'a jamais été abandonnée au profit de quelque autre formule. "L'action est toujours politique et diplomatique. Et elle sera militaire jusqu'à la fin de l'insurrection armée", a-t-il dit.
"Il est difficile de faire confiance à des rebelles du M23. Dimanche ils disent qu'ils déposent les armes et le lundi, ils tirent sur un marché où il y a des populations civiles exclusivement", a-t-il souligné.
Au Nord-Kivu, le président de la société civile, Thomas D'Aquin Mwiti, estime que le M23 n'a pas la volonté de déposer les armes. "Le cessez-le-feu unilatéral du M23 est une manière de distraire l' opinion", a-t-il affirmé.