La presse française a fait part de sa tristesse et de sa colère lundi matin, à la suite de l'assassinat au Mali de deux journalistes de Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Le journal français de gauche Libération a consacré sa une à la perte de ces deux confrères, enlevés et tués par plusieurs hommes à Kidal, dans la région nord du Mali, traversée par des courants indépendantistes touaregs ou encore islamistes.
"La presse assassinée", a-t-il titré, soulignant que ce meurtre a mis "froidement en lumière la situation tendue (au Mali) et la difficulté croissante d'informer en zone de conflit".
"Le choc. La tristesse. La colère et la révolte aussi. Les mots sont impuissants à traduire l'innommable", a indiqué le quotidien, rendant hommage à "ces deux remarquables professionnels chevronnés" ainsi qu' à leur employeur, RFI, une radio sans égal "depuis bien longtemps pour décrypter l' Afrique, où elle est fidèlement écoutée et unanimement appréciée".
Quant au Figaro, il a mis en avant la nécessité pour la France de "rester longtemps au Mali", consacrant son éditorial à la "nouvelle guerre" qui s' est instaurée dans le pays, où l' armée française est présente depuis janvier dernier, dans le cadre d' une opération militaire anti-terroriste dénommée Serval.
"La guerre au Mali est entrée dans une nouvelle phase, plus complexe que la première : près de 3.000 de nos soldats y poursuivent un combat asymétrique contre un ennemi insaisissable", a constaté le journal français de droite, estimant que la difficulté d' envisager "une stratégie de sortie" devrait "hanter (les) nuits de président" de François Hollande.
"Ce drame (de la mort des deux reporters), intolérable pour les Français comme pour les Maliens, montre le prix et la noblesse de la mission d' informer", a encore souligné Le Figaro, les considérant comme "des victimes collatérales de la guerre menée par la France contre des terroristes".
Le journal Le Parisien s' est penché, pour sa part, sur l' enquête menée sur les conditions dans lesquelles les deux envoyés spéciaux de RFI ont trouvé la mort, indiquant que "la France (est) déterminée à traquer les assassins des journalistes".
"L' assassinat des journalistes de RFI, s' il porte un coup à la France, a aussi pour conséquence d'accroître l' instabilité de la région. Ce qui profite, logiquement, aux islamistes", a conclu le quotidien.