Le président sud-africain Jacob Zuma a appelé mardi à une réponse rapide et décisive pour résoudre les situations de crise en Afrique.
"Nous avons la ferme conviction que l'Afrique peut et a la capacité et les moyens d'agir rapidement et de façon décisive", a déclaré M. Zuma devant les délégués du sommet de l'ACIRC (Capacités de l'Afrique pour une réponse immédiate aux situations de crise) à Pretoria.
Un exemple flagrant de la façon dont les Africains peuvent résoudre ensemble leurs problèmes s'est produit récemment en Somalie, où les pays de l'IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement) ont décidé, après une longue phase de négociations, de résoudre le problème en chassant les insurgés ou rebelles et en mettant en place un bon gouvernement, a indiqué M. Zuma.
"Nous avons la capacité et les moyens d'agir rapidement et de façon décisive, ensemble en tant que pays africains", a-t-il souligné.
En mai 2013, lors du sommet de l'Union africaine (UA), les chefs d'Etat et de gouvernement avaient appelé à la mise en place du mécanisme d'ACIRC.
Cette décision a été prise suite au constat qu'une réponse africaine indépendante et rapide aux crises qui surviennent sur le continent africain ne pouvait attendre, alors que les éléments constitutifs de la Force africaine en attente sont soigneusement mis en place, a expliqué M. Zuma.
Le Président de la Commission de l'UA, Dlamini Zuma, a lancé un appel aux membres de l'UA pour qu'ils confirment leur engagement individuel et collectif à l'ACRIC.
"En fait, nous sommes réunis aujourd'hui pour assurer l'opérationnalisation rapide de la capacité africaine pour une réponse immédiate aux situations de crise et fournir un cadre aux pays qui souhaitent apporter leur soutien volontaire à cette fin", a déclaré le président sud-africain.
Il a ajouté que les pays africains ne peuvent pas créer l'ACIRC via un processus long qui irait à l'encontre de son objectif.
Selon M. Zuma, le sommet de l'ACRIC vise à répondre à trois objectifs : échanger des points de vue sur les efforts déployés à ce jour sur l'opérationnalisation de l'ACIRC, faire le point sur l'état des engagements vis-à-vis de l'ACIRC et identifier les voies et moyens permettant de soutenir efficacement l'ACIRC et d'accélérer sa mise en œuvre, notamment par la mise en place d'un groupe de travail chargé d'élaborer des propositions sur les modalités d'opérationnalisation de l'ACIRC.
Pour garantir des solutions africaines aux problèmes africains, "nous avions besoin à la fois d'une volonté et d'un engagement - dans le cadre de l'Architecture africaine de paix et de sécurité - pour mettre en place une force africaine pouvant répondre à ces appels immédiats d'intervention", a déclaré M. Zuma.
Il a ajouté que les pays africains devraient parvenir, au moins d'ici fin 2013, à mettre en place un mécanisme qui puisse donner vie aux aspirations d'émancipation et de leadership de l'Afrique en répondant immédiatement et de toute urgence aux défis de sécurité auxquels le continent est confronté.
Il est parfaitement clair que le déploiement d'une telle force suivra directement les recommandations de l'Architecture africaine de paix et de sécurité et sera guidé par le droit international et les pratiques liées au déploiement d'une force de réaction rapide internationale, a poursuivi M. Zuma.
Il a toutefois ajouté que la mise en place de l'ACIRC ne peut ignorer le devoir de la communauté internationale, en particulier celui des Nations Unies, dont le Conseil de sécurité a pour responsabilité principale le maintien de la paix et la sécurité internationales.
"L'objectif est plutôt de s'assurer que l'Afrique contribue de manière plus active et plus prononcée à la sécurité collective, comme prévu dans la Charte des Nations Unies, dans un esprit de partenariat et de partage des responsabilités", a conclu le président sud-africain.