L'Autorité Intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui a son siège à Djibouti, a condamné l'organisation, fin octobre, d'un référendum unilatéral destiné à décider du statut final de la région d'Abyei, région actuellement contrôlée par le Soudan mais réclamée par le Soudan du Sud.
Dans une déclaration publiée par l'Agence Djiboutienne d' Information (ADI), le secrétaire exécutif de l'IGAD, Mahboub Maalin, a indiqué que ce référendum organisé par la communauté Ngok Dinka peut susciter des inquiétudes et que cet acte unilatéral est totalement "inacceptable" et même "irresponsable".
"Un tel acte unilatéral ne servirait à rien de positif, mais au contraire créerait des complications et des tensions dans une situation déjà volatile", a-t-il dit.
Mahboub Maalin a souligné que cet acte n'est pas seulement une violation des décisions du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, mais entre aussi en contradiction avec le cadre des accords existants et concernant Abyei.
M. Maalin a appelé toutes les parties concernées impliquées dans cette décision à mettre fin à de tels agissements qui constituent "une menace" pour la paix et la stabilité dans la région de l'IGAD, étant donné que ces décisions sont capables de déclencher "une escalade dangereuse des conflits" et auraient un impact sur la normalisation des relations longtemps recherchée entre le Soudan et le Soudan du Sud, tous deux membres de l'IGAD.
"Cet impact ne concernera pas seulement les deux pays frères, mais aussi toute la région de l'IGAD et la Force Intérimaire de Sécurité des Nations Unies pour Abyei", a dit le secrétaire exécutif de l'IGAD qui a apprécié à sa juste valeur "la sage décision" du gouvernement du Sud-Soudan de rejeter toute action unilatérale à Abyei et a invité à cette occasion les communautés internationales compétentes à condamner fermement cet acte " unilatéral" et "illégal".
"J'appelle les communautés d'Abyei et toutes les parties concernées à faire preuve de retenue et à coopérer dans la recherche d'une solution pacifique et durable à la question d'Abyei", a-t-il conclu.
Lors du référendum, presque tous les membres de la communauté Ngok Dinka, qui compte plus de 63.000 habitants, ont voté pour un rattachement au Soudan du Sud, tandis que le gouvernement sud- soudanais a déclaré rejeter ce référendum.
L'IGAD regroupe aussi Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Kenya, la Somalie et l'Ouganda.