Le Mouvement du 23 mars (M23) n' existe plus comme rébellion dans toutes les zones de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), après l'annonce de la fin de ce mouvement rebelle par son président politique Bertrand Bisimwa le 5 novembre.
Vers fin octobre, les Forces armées de la RDC (FARDC) et la brigade de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation du Congo ( MONUSCO) ont mené des opérations contre toutes les positions contrôlées par les rebelles du M23 dans les territoires de Nyiragongo et de Rutshuru, les obligeant à abandonner leurs positions et une grande quantité de munitions.
Militairement, le M23 n'existe plus dans l'est de la RDC. En mai 2012, le mouvement comptait approximativement 1.500 combattants. En mars 2013, il s'est divisé en deux factions dont la faction de l'ex-président politique Jean Marie Runiga et du général Bosco Ntaganda qui s'est refugiée au Rwanda avec une plus de 600 combattants.
Selon les sources onusiennes dans la province du Nord-Kivu, plus de 400 combattants du M23 ont été tués dans les combats contre les FARDC depuis juillet 2013.
Jeudi dernier à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, les autorités provinciales ont montré plus de 350 combattants du M23 aux attachés militaires des ambassades accrédités en RDC. D'après le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, ces ex- combattants du M23 vont suivre la procédure de désarmement, démobilisation et réintégration prévue par le gouvernement.
M. Paluku a par ailleur démenti la nouvelle selon laquelle le chef militaire du M23, Sulatni Makenga, s'est rendu en Ouganda avec plus de 1.500 hommes.
"Le chef rebelle Sultani Makenga n'est pas parti avec plus de 1.500 combattants en Ouganda. Si M. Makenga avait 1.500 combattants, avec les munitions que nous avons vu, le combat de Chanzu (dernière position du M23, ndlr), allait faire même une année", a-t-il relevé.
Un porte-parole du gouvernement ougandais, cité par RFI, a affirmé que près 1.600 combattants du M23 ont traversé la frontière depuis trois semaines pour se réfugier dans le territoire ougandais, face à l'offensive des FARDC.
Dans une lettre adressée au président ougandais dont une copie est parvenue samedi à Xinhua, le M23 estime que ses combattants sont inquiétés par un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, sous la supervision des mêmes forces qui les ont combattu.
Selon des sources gouvernementales contactées par Xinhua, le président politique du M23, Bertrand Bisimwa, et le gouvernement rd-congolais vont signer lundi prochain à Kampala en Ouganda un accord de paix pour résoudre politiquement la crise qui a déstabilisé l'est de la RDC.
Le M23 est né en avril 2012 d'une mutinerie d'anciens rebelles du Congrès national pour la Défense du peuple (CNDP) réintégrés dans les FARDC conformément à l'accord de paix signé le 23 mars 2009. Il réclamait l'application de cet accord signé par le gouvernement à Goma.