Le Forum Panafricain pour la Paix et le Développement (PAX AFRICANA) estime, dans une dé claration qu'elle a rendue publique mercredi et signée de son pré sident Edem Kodjo, ex-secrétaire général de la défunte OUA , que « l'heure est à une action urgente et concrète en Centrafrique » qui frôle une situation chaotique depuis le renversement du régime Bozizé par la rébellion de la Séléka.
« La RCA peine à retrouver une stabilité pérenne depuis l' arrivée au pouvoir le 24 mars 2013 de la coalition rebelle hété roclite de la Séléka. Nous sommes face à un état des lieux qui compromet un peu plus chaque jour un retour à l'ordre constitutionnel prévu normalement au bout de 18 mois de transition, conformément aux Accords de Libreville de janvier 2013. Accords qui avaient balisé la voie au retour de la légalité constitutionnelle dans cet Etat d'Afrique centrale », relève PAX AFRICANA.
La Fondation fait observer que les nombreux appels diplomatiques croisés de ces derniers jours pour un retour à l' apaisement en Centrafrique tardent à produire leurs effets et les exactions répétées et impunies continuent dans ce pays.
La situation délétère en Centrafrique, souligne la Fondation, commande, à l'heure actuelle, le déploiement d'une force sous le chapitre 7 des Nations Unies, ou encore le renforcement, sous le m ême chapitre onusien précité, de l'actuelle force tampon de la MISCA déjà présente dans ce pays, au-delà du vote d'une Résolution le 10 octobre dernier à l'ONU autorisant l'envoi de casques bleus en République centrafricaine.
Les exactions, viols, meurtres, etc. orchestrées par des bandes armées incontrôlées ont induit, ces dernières semaines, le dé placement forcé d'au moins 400.000 personnes et plongé un tiers des 5 millions de Centrafricains dans le besoin d'une aide humanitaire d'urgence, rappelle PAX AFRICANA, qui déplore les affrontements fréquents et répétitifs entre milices civiles d'auto- défense (lasses des exactions d'ex-rebelles) et éléments des forces armées centrafricaines qui ont pris de graves tours ethniques et religieux (entre musulmans et chrétiens -plus nombreux en RCA-) durant le trimestre qui vient de s'écouler.
« Mais, à n'en point douter, le plus grand et imminent danger qui plane au-dessus de la RCA, c'est sa somalisation (la dégéné rescence de la crise comme c'est le cas en Somalie). Il devient impératif que l'Union Africaine propose un plan d'action pour la R épublique centrafricaine », avertit PAX AFRICANA, ajoutant que cette question urgente doit figurer à l'ordre du jour du prochain Sommet des chefs d'Etat et que Mme Zuma, présidente de la Commission de l'Union Africaine (UA), devrait en faire un défi à relever par l'organisation continentale, surtout après le vote du 25 novembre 2013 du Conseil de sécurité de l'ONU qui conforte l'id ée d'une intervention en RCA.
De l'avis de la Fondation d'Edem Kodjo, l'instabilité chronique au sommet des organes dirigeants de la Centrafrique et sa situation géographique créent un appel d'air pour de multiples bandes armées incontrôlées, dans une Afrique centrale meurtrie depuis plusieurs décennies par les guerres du Kivu (en RDC).
PAX AFRICANA estime que la présence de mercenaires et chefs de bande tchadiens et soudanais, de membres de la LRA (rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur), et comme le soulignent de nombreux experts, la probable convergence vers la RCA des jihadistes vaincus au Nord-Mali ces derniers mois ou de radicaux issus du groupe islamiste nigérian Boko Haram constituent les signes notables et irréfutables d'une nouvelle crise qui s'avé rerait difficilement contrôlable.