Plus de 5.000 combattants de l'ex-coalition rebelle de la Séléka qui a renversé le régime de François Bozizé le 24 mars à Bangui sont en formation en ce moment en vue de leur incorporation dans l'armée régulière centrafricaine, a annoncé jeudi à Xinhua le colonel Michel Narkoyo, ex-porte-parole de l'ex-rébellion aujourd'hui patron de la gendarmerie nationale.
Ce processus de démobilisation découle d'une décision prise par le nouveau pouvoir de Bangui et qui prévoit l'intégration d'une partie des ex-rebelles dans les Forces armées centrafricaines (FACA) et la conversion de l'autre partie dans la vie civile.
Les détails de la réparation restent pour le moment inconnus, en raison probablement de la confusion sur les chiffres réels des effectifs de l'ancienne rébellion. Entre 4 et 5.000 à l'origine, ceux-ci avaient considérablement gonflé au moment de la prise du pouvoir, à tel point que les dernières estimations font état de 20 à 25.000 hommes en fin de compte.
De sources officielles de la hiérarchie de l'ex-alliance rebelle, cet accroissement est dû à l'enrôlement volontaire de bandits libérés de prison ou en liberté dans la nature.
Quatre centres d'instruction disséminés sur le territoire centrafricain sont cités comme lieux de formation des quelque 5. 000 ex-rebelles retenus pour être engagés dans l'armée. Un groupe d'environ 3.200 hommes est déclaré dans la localité de Sibut, Bossembélé en accueille plus de 800, Berengo plus de 600, soit le même chiffre que Bangui, de l'avis du colonel Narkoyo.
Débutée il y a trois mois, la formation devra prendre fin "avant le Nouvel An", laisse entendre l'ancien porte-parole militaire de la Séléka qui affirme aujourd'hui oeuvrer avec détermination au rétablissement de la sécurité à Bangui.
"Chaque jour, je suis sur le terrain. Il faut qu'il y ait notre présence permanente dans les rues et les quartiers pour rassurer les populations et ramener la confiance. Depuis deux jours, je n'ai pas reçu de coups de fil pour une intervention. J'ai eu un peu à dormir. Je suis très content", rapporte-t-il.
Cette accalmie déclarée ne permet pour autant pas d'oublier la dégradation du climat sécuritaire en RCA à cause de la persistance des violences et de l'insécurité amplifiées par la poursuite des affrontements meurtriers entre les ex-Séléka et des groupes d'autodéfense dits anti-balaka (anti-machettes), notamment dans le Nord du pays où les populations locales ont décidé de résister aux exactions des ex-rebelles.
Encore que la capitale centrafricaine a été ébranlée elle-même ces derniers temps par une série d'assassinats dont celui de l'ancien directeur général des services judiciaires du ministère de la Justice, Modeste Martineau Bria.
Avec moins de 400 gendarmes opérationnels dans la ville, le colonel Narkoyo déclare une insuffisante criante de personnels des forces de l'ordre et de sécurité pour ramener la sécurité. Le dé ploiement annoncé dès la semaine de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) composée de 3.652 militaires et civils nourrit de profonds espoirs, tout comme le millier de troupes supplémentaires annoncées par la France, en plus de 410 dé jà présentes sur place.