Le ministre guinéen de la Justice Maître Cheik Sako a salué lundi les avancées enregistrées dans le dossier relatif à l'octroi d'une licence d'exploitation des blocs 1 et 2 de Simandou à la société BSGR, propriété de l'Israélien Benny Steinmez, selon un communiqué officiel.
Plus tôt lundi, Frédéric Cilins, ressortissant français interpellé aux Etats-Unis le 14 avril 2013 et accusé "de subornation de témoin, d'entrave à la justice et de tentative de destruction de preuves relatives à une enquête fédérale sur la corruption, a plaidé coupable" devant les tribunaux américains, indique le communiqué.
Frédéric Cilins était un proche du patron de BSGR, note-t-on. Il aurait admis avoir "offert de l'argent à un témoin qui avait accepté de coopérer pour qu'elle puisse quitter le pays et éviter ainsi de répondre aux questions du FBI".
Dans la foulée, les procureurs fédéraux américains ont convenu de recommander "une peine d'emprisonnement de 36 à 47 mois, ainsi qu'une amende et la confiscation des biens", révèle la même source.
Selon le ministre guinéen, "la transparence et la lutte contre la corruption sont essentielles pour les réforme mises en place par le gouvernement guinéen. Il ne fait aucun doute que ces efforts ne peuvent réussir sans une coopération internationale forte."
Benny Steinmez avait pu obtenir la concession sous le règne de Conté en 2006. En avril 2010, BSGR a revendu 51 % de sa filiale guinéenne à Vale, un poids lourd du secteur minier. Ce groupe brésilien a accepté de payer 2,5 milliards de dollars pour devenir majoritaire, et signé un premier chèque de 500 millions.
Cette affaire a éclaté suite aux réformes engagées par les nouvelles autorités guinéennes, en vue de procéder à un toilettage du Code minier. C'est ainsi que le président Alpha Condé a décidé de réviser certains contrats miniers qui à ses yeux ont mal ficelés par ses prédécesseurs. C'est le cas de cette concession des blocs 1 et 2 du Simandou, considéré comme le plus grand gisement de fer non exploité du monde.