Initialement prévue pour le premier trimestre de l'année 2014, la tenue des élections communales et communautaires en Guinée est reportée à une date ultérieure, a déclaré samedi Yaya Kan, directeur des opérations de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Ce décalage est dû au manque de préparatif technique de la CENI, mais aussi au manque de financement du budget électoral qui s'élève à plusieurs milliards de francs guinéens et dont le gouvernement serait le principal bailleur de fonds assisté par certaines institutions internationales comme l'Union européenne, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Toutefois, selon M. Kan, la commission électorale qui vient de tirer les leçons dans l'organisation des législatives 2013, se projette actuellement dans la perspective des élections communales et communautaires inclusives dans le pays.
Pour se faire, la CENI travaille sur un document de synthèse pouvant corriger toutes les anomalies enregistrées lors des dernières législatives et lancer les bases d'un scrutin transparent et fiable à l'horizon 2014 pour les élections locales et à l'horizon 2015 pour les élections présidentielles.
L'actuel fichier électoral guinéen contient plus de 5 millions d'électeurs inscrits. Il doit être corrigé et mis à jours pour obtenir une "cartographie électorale" dépourvue de toutes anomalies pouvant êtres préjudiciables pour les prochaines élections qui pointent à l'horizon.
Dans le souci de réussir des élections libres et transparentes, gage de paix et de stabilité sociale dans le pays, les membres de la commission électorale ont affirmé leur détermination à impliquer tous les représentants du pouvoir, les acteurs politiques et la société civile dans l'élaboration d'un chronogramme et d'un plan d'action conforme aux différentes tâches du processus électoral.
A propos du projet de budget nécessaire pour la concrétisation des activités de la CENI, Yaya Kan affirme ne pas être en mesure de donner des précisions, car, selon lui, cette question est actuellement en discutions entre l'institution et le ministère de l'Economie et des finances pour trouver un consensus.
"La CENI prendra toute les dispositions programmatiques qui s'imposent pour une opérationnalisation la plus rapide et la plus efficace possible des options prises dans le cadres des prochaines consultations électorales" a-t-il précisé.
Le chef de file de l'opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo, président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a brandi récemment lors d'un meeting politique les menaces de la classe politique de l'opposition si des élections communales et communautaires ne sont organisées à la date indiquée dans l'accord politique du 3 juillet 2013.
"On refuse d'aller aux élections locales et si l'Assemblée nationale ne résout pas le problème, nous seront obligés de rependre les manifestations de rue" a-t-il déclaré, avant d'exiger les conditions d'une élection libre, transparente et équitable pour tous.