Une cour criminelle égyptienne a condamné lundi 528 membres des Frères musulmans à la peine de mort pour des faits commis dans la province de égyptienne de Minya (sud) en août dernier, a rapporté l'agence de presse officielle MENA.
Les 528 Frères musulmans ont été condamnés pour l'assaut d'un commissariat du district de Mattai et pour le meurtre de son commissaire adjoint après la dispersion en août dernier d'un sit-in organisé par les partisans du président déchu Mohamed Morsi au Caire.
Ils ont également été accusés d'être entré par effraction dans des bâtiments du gouvernement, d'avoir abattu des membres des forces de sécurité, volé des armes appartenant à la police, incendié des commissariats, d'avoir semé la terreur chez de la population locale et d'avoir perturbé l'ordre public.
Lors de la deuxième audience du procès, 153 Frères musulmans étaient en détention et le reste ont été condamnés par contumace. Seize autres accusés ont été acquittés.
Les personnes condamnées font partie des plus de 1.200 partisans de M. Morsi qui font l'objet d'un procès dans la province de Minya. Un second groupe d'environ 700 accusés, parmi lesquels figure le guide suprême de la confrérie Mohamed Badie, seront jugés mardi.
M. Morsi, qui fait partie des Frères musulmans, a été évincé par l'armée le 3 juillet 2013 en réaction aux manifestations de masse organisées pour protester contre son année au pouvoir.
Le nouveau gouvernement, qui a été mis en place par l'armée, a évacué les deux principaux campements des partisans de Mohamed Morsi en août dernier, faisant officiellement plus de 600 morts, même si les Frères musulmans ont dressé pour leur part un bilan dépassant les 5.000 morts.
Des milliers de membres des Frères musulmans, dont M. Morsi, sont actuellement jugés pour meurtre de manifestants, incitation à la violence et coopération avec des groupes étrangers contre la sécurité nationale en Egypte.
Le groupe islamiste a été placé sur la liste noire des organisations terroristes en décembre dernier, à la suite d'une attaque contre un commissariat qui a tué personnes dans la ville de Mansoura, située près du delta du Nil.
L'Alliance nationale pour le soutien de la légitimité a réagi immédiatement en organisant des manifestations de masse mercredi sur la place Tahrir, le centre névralgique du soulèvement de 2011 qui a débouché sur la destitution de l'ancien président Hosni Moubarak, ainsi que sur les places al-Adaweya et Nahda, où les partisans de M. Morsi avaient organisé leurs sit-in.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, l'alliance a exhorté la population à hisser le drapeau égyptien et à faire le signe de main de Rabaa (à quatre doigts), un geste politique de résistance contre la répression des militants islamistes par les forces de sécurité.