Malgré les efforts fournis par la justice, le viol reste répandu et largement impuni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), selon un rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme en RDC ( BCNUDH), dont une copie est parvenue jeudi à Xinhua.
Ce bureau a documenté des incidents graves de violences sexuelles enregistrés par le BCNUDH, concernant plus de 3.600 victimes en RDC entre janvier 2010 et décembre 2013.
Selon le rapport, si certains progrès ont été réalisés dans la lutte contre l'impunité pour les violences sexuelles, beaucoup reste à faire pour que les auteurs de ces violences rendent des comptes.
"Il n'y a pas d'excuses pour les violences sexuelles, et l' impunité généralisée crée encore davantage d'injustice. Le gouvernement doit prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter l'accès des victimes de violences sexuelles à la justice et pour garantir leur sécurité. A cet effet, et dans le cadre de la lutte contre toutes les formes de violences sexuelles, la RDC peut compter sur notre soutien total, dans un esprit positif de coopération continue", a déclaré le représentant spé cial du secrétaire général des Nations Unies en RDC, Martin Kobler, dans un communiqué de l'ONU transmis jeudi à Xinhua.
"Malgré une augmentation du nombre de poursuites contre des agents de l'Etat accusés de violences sexuelles ces dernières années, il reste un long chemin à parcourir dans la lutte contre l'impunité pour les violences sexuelles commises en RDC", a indiqué pour sa part la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.
Mme Pillay appelle le gouvernement rd-congolais "à donner la priorité à la lutte contre l'impunité pour les violences sexuelles, à conclure promptement des enquêtes efficaces et inde ́pendantes et à poursuivre les auteurs présumés, y compris ceux suspectés d'avoir une responsabilité de commandement".
Le rapport souligne également que les poursuites visent rarement des officiers supérieurs de l'armée responsables de violences sexuelles. Sur les 136 soldats des FARDC condamnés au cours de la période examinée, seulement trois étaient des officiers supérieurs.
Par ailleurs, les membres des groupes armés échappent presque systématiquement à la justice. Sur les 187 personnes condamnées pour violences sexuelles par le système de justice militaire, seulement quatre appartenaient à des groupes armés.