Le président zimbabwéen Robert Mugabe a fustigé vendredi les défenseurs des droits des homosexuels, les pays européens jugés hostiles, et l'opposition politique zimbabwéenne, à l'occasion des festivités commémorant l'indépendance de cette ex-colonie britannique en 1980.
M. Mugabe, révolutionnaire devenu gestionnaire d'un pays et aujourd'hui âgé de plus de 90 ans, a prononcé un discours d'une heure devant des dizaines de milliers de partisans au stade sportif national dans les faubourgs à l'ouest d'Harare, capitale du pays.
Comme par le passé, le dirigeant zimbabwéen n'a fait aucun effort pour dissimuler sa haine de ses ennemis.
Il a fustigé les pays européens qui n'ont pas reconnu sa victoire écrasante et celle de son parti le Zanu-PF lors des dernières élections législatives et présidentielle l'année dernière.
"L'Europe est pleine de mensonges. L'Europe d'hier a disparu et l'Europe d'aujourd'hui n'a aucun principe", a déclaré M. Mugabe, qui demeure, ainsi que sa femme, sur la liste des sanctions de l' UE depuis 2002. "L'Europe n'acceptera jamais un gouvernement Zanu- PF dans ce pays".
Il a également accusé l'Occident de promouvoir les droits des homosexuels en Afrique et en particulier d'avoir coupé des aides à l'Ouganda après l'adoption par ce pays d'une loi pénalisant les homosexuels. "Quel l'Europe garde ses idées homosexuelles absurdes et qu'elle vive avec. Nous n'aurons jamais cela ici. Cet acte (l'homosexualité) n'est pas humain", a déclaré M. Mugabe. "Tout diplomate abordant la question de l'homosexualité (au Zimbabwe) sera expulsé. Il n'y aura aucune excuse et nous ne les écouterons pas".
Le président a mis en garde les groupes de défense des gays et lesbiens au Zimbabwe, les accusant de recruter des partisans dans les lycées et universités du pays, qualifiant ce groupe légalement enregistré d'organisation secrète dont il n'aurait pas eu connaissance jusqu'à récemment.