Le ministre zimbabwéen de la Justice Emmerson Mnangagwa a contesté une décision de la Cour supérieure. Selon lui, si elle n'est pas contestée, elle va conduire à la suppression de la loi controversée du pays qui criminalise le fait d'avoir insulté le président, ont rapporté mercredi les médias d'Etat.
M. Mnangagwa a déposé mardi ses documents à la Cour constitutionnelle, faisant valoir que la loi est nécessaire car elle permet de protéger la réputation du président.
Robert Mugabe a dirigé le Zimbabwe depuis son indépendance et est président du pays depuis 1987. C'est en 2004 que l'assemblée législative du pays a décidé que le fait de saper l'autorité du président constitue un crime.
Cependant, les critiques disent qu'elle est trop complexe, laissant les membres du public incertains sur ce qui peut et ne peut pas être dit en toute sécurité sur le président. Les avocats des droits de l'homme affirment qu'il y avait eu une augmentation spectaculaire du nombre de personnes accusées arbitrairement en vertu de la loi, après avoir assisté à au moins 80 de ces cas depuis 2010.
Le plus haut tribunal a statué contre la loi sur l'insulte le mois dernier, disant qu'elle contredit la liberté d'expression consacrée par la nouvelle constitution du pays.
La décision a été prise après avoir entendu les appels qui ont été faits par trois individus.
Dans l'un des cas, un artiste visuel Owen Maseko a été arrêté en mars 2010 et inculpé de saper l'autorité du président et d' offenser des personnes d'une race ou une religion particulière, après avoir organisé une exposition illustrant les massacres du Matabeleland en 1980 connu sous le nom Gukurahundi. Ces massacres ont été réalisés par une unité militaire sur les ordres du gouvernement.
Son exposition, qui présentait des peintures explorant la torture et les massacres qui ont caractérisé la guerre civile, a été fermée de force par le gouvernement.