Robert Mugabe, président nouvellement réélu du Zimbabwe, prêtera serment jeudi, quelques jours seulement après l'annulation du recours déposé par son rival devant les tribunaux pour remettre en question la victoire écrasante du président sortant, ont rapporté dimanche dernier les médias officiels.
A 89 ans, le doyen des dirigeants africains a remporté le 31 juillet les élections présidentielles avec 61% des suffrages, contre seulement 34% pour son rival, le Premier ministre Morgan Tsvangirai. M. Tsvangirai a initialement déposé une pétition à la Cour suprême zimbabwéenne, demandant l'annulation du scrutin en citant une fraude électorale généralisée et des allégations d'intimidation des électeurs, avant d'abandonner sa requête vendredi dernier de crainte de ne pas obtenir un procès équitable.
M. Mugabe entamera son sixième mandat présidentiel et son septième mandat de chef de gouvernement depuis que le Zimbabwe a obtenu l'indépendance du Royaume Uni en 1980.
M. Mugabe a annoncé à la radio publique zimbabwéenne ZBC News à l'issue du sommet de deux jours de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) qu'il établirait un nouveau cabinet après son serment jeudi.
La SADC, qui réunit 15 membres et avait agit en médiateur pour la formation d'un gouvernement zimbabwéen de coalition après les élections présidentielles zimbabwéennes disputées de 2008, a validé les élections du 31 juillet, les qualifiant de libres, crédibles et pacifiques. La plupart des pays d'Afrique, d'Asie de l'Est et d'Amérique latine ont également félicité M. Mugabe pour sa réélection, tandis que des pays occidentaux, sous l'impulsion des Etats-Unis et du Royaume Uni, ont mis en doute la crédibilité de l'élection.
M. Mugabe occupera la présidence tournante de la SADC en 2014. Le président du Zimbabwe, au pouvoir depuis 1980, a déclaré qu'il servirait l'intégralité de son quinquennat malgré les inquiétudes concernant sa santé.