Le gouvernement zimbabwéen a assoupli sa politique sur l'indigénisation des banques étrangères, une politique qui aurait obligé Barclays et Standard Charter à céder 51 % du capital de leurs entités locales à des Zimbabwéens noirs.
Le ministre en charge de l'indigénisation a déclaré jeudi à la presse que les banques étrangères ne seront pas tenues de céder immédiatement la majorité de leur capital s'ils ne s'en sentent pas prêts.
"Dans les secteurs de l'industrie des services comme les banques, la manufacture ou d'autres secteurs où les ressources manquent pour entamer le processus, il n'est pas possible de réclamer d'emblée 51 %", a déclaré Francis Nhema, ministre de la Jeunesse, de l'Indigénisation et de l'Emancipation économique.
Le ministre a néanmoins insisté sur le fait que les sociétés minières sont tenues de se conformer sans délai à la loi.
L'indigénisation est au coeur de la politique du parti au pouvoir, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique, qui vise à renforcer l'économie du pays et à faire en sorte que la population, notamment les Zimbabwéens noirs, puisse bénéficier davantage des vastes ressources naturelles du pays.
Des centaines d'entreprises étrangères, principalement dans le secteur minier, ont obtempéré, mais l'éventuelle extension de la politique au secteur des services dans un proche avenir, notamment le secteur bancaire, a suscité des inquiétudes.
Parmi les banques étrangères qui opèrent au Zimbabwe, ancienne colonie britannique, on dénombre Barclays, Standard Chartered, Stanbic (groupe Standard Chartered), Ecobank et MBCA, laquelle est partiellement détenue par Nedbank.
Saviour Kasukuwere, prédécesseur de M. Nhema, avait montré une attitude aux banques qui tardaient à concevoir leurs plans d'indigénisation, menaçant de révoquer leur licence. M. Kasukuwere a été nommé par le président Robert Mugabe au poste de nouveau ministre de l'Environnement après les élections du 31 juillet.