En dépit d'un score en baisse par rapport à 2007, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président Paul Biya conserve sa suprématie politique au Cameroun en remportant la majorité des 180 sièges de députés de l'Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement), d'après les résultats officiels des législatives du 30 septembre proclamés jeudi à Yaoundé.
Grand vainqueur déjà de la récente élection présidentielle tenue en octobre 2011 avec un résultat sans appel de 77,98% des voix pour son candidat, en la personne du chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1982, le RDPC obtient 148 sièges de députés à la nouvelle Assemblée nationale, soit une perte de 5 places sur son score antérieur d'il y a cinq ans qui profite cependant peu à l'opposition qui, en ce qui la concerne, se contente de contenir son érosion.
Ainsi, première force d'opposition, le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi, celui-là même qui manqua de peu d'évincer Paul Biya en 1992, effectue une légère remontée avec deux sièges gagnés sur les 16 précédents, tandis que l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) perd pour sa part un siège pour s'en retrouver avec 5 et l'Union démocratique du Cameroun (UDC) s'est employée à protéger les quatre occupés lors de la législature écoulée.
Absent de l'Assemblée nationale au cours des cinq dernières années, le Mouvement pour la défense de la République (MDR) signe son come-back avec un siège, le même score enregistré par le nouveau venu du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) créé il y a seulement un an, ce qui fait de cette formation une des attractions majeures du scrutin législatif du 30 septembre qui avait été couplé avec des élections municipales. C'est un constat valable aussi pour l'Union des populations du Cameroun ( UPC), vieille formation politique qui joua un rôle capital dans la lutte de l'indépendance du Cameroun face au colonisateur français et qui souffrit d'une interdiction sous le régime d'Ahmadou Ahidjo, prédécesseur de Paul Biya, avant sa réhabilitation à la faveur du retour au multipartisme décidé en 1990.