Le gouvernement camerounais doit promouvoir davantage le riche potentiel de près de 50 types de ressources minérales du pays, dont l'exploitation ne contribue jusqu'ici que pour 1 % au PIB, a recommandé la Conférence internationale sur les mines au Cameroun (CIMEC) clôturée vendredi.
Afin de faire du secteur minier un levier de son développement durable, le Cameroun doit renforcer la promotion des potentialités des ressources géologiques et minières auprès des opérateurs économiques nationaux et internationaux, qui devrait s'accompagner de mesures visant à susciter et à encourager la mise en place de laboratoires d'analyses des roches et des minerais ou de sociétés de sondage et de forage, a recommandé le communiqué de la conférence de trois jours qui a rassemblé près de 400 participants, dont des entreprises minières, des investisseurs, des chercheurs, des universitaires, etc.
Pour ce faire, il importe de "poursuivre la mise en œuvre d'un cadre juridique incitatif pour susciter des investissements directs étrangers dans les opérations de recherches, d'exploration et d'exploitation pour faciliter la valorisation des ressources géologiques et minières du Cameroun".
"Les mines peuvent représenter une opportunité importante pour le développement du Cameroun", à condition que de "nombreux défis soient relevés autant par l'Etat que par les entreprises minières afin d'éviter un impact négatif de cette industrie", selon Nicolas Berlanga Martinez, chef des opérations de la coopération de la délégation de l'UE.
L'UE précise qu'il est crucial que l'Etat, en impliquant les citoyens et la société civile à toutes les étapes, mette en place le cadre légal et institutionnel clair pour encadrer l'industrie minière qui permettra d'attirer les entreprises.
"Les entreprises minières devront appliquer les meilleurs pratiques (notamment la transparence sur ce qu'elles reversent à l'Etat), leur permettant d'être prêtes lorsque le cadre légal national et international évoluera. Une bonne conduite permettra aussi aux entreprises d'éviter les conflits avec les communautés locales et d'autres litiges aussi bien au Cameroun qu'à l'extérieur", suggère l'UE.
Les experts et universitaires ont vivement recommandé le renforcement de la politique de professionnalisation et des capacités des ressources humaines à travers la conclusion des accords et partenariats entre le ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique (MINMIDT), les opérateurs miniers et les universités d'Etat.
De l'avis de Rose Yongue Fouateu, enseignante au département des sciences de la terre de l'université d'Etat de Yaoundé I, "cette faculté dispose d'un potentiel humain qualifié pour participer activement au développement de l'industrie minière, même si la qualité et l'efficacité des formations nécessitent une collaboration étroite entre les formateurs et les sociétés minières".
Un développement harmonieux du secteur minier exige le respect des normes environnementales par les opérateurs miniers pendant la phase d'exploitation et de "renforcer le partenariat public-privé dans le cadre du développement des infrastructures de base et la mutualisation de ces dernières dans l'optique de prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes".
Le CIMEC qui vise à améliorer la connaissance des investisseurs privés nationaux et étrangers sur le potentiel géologique et minier du pays, a connu la participation de près de 400 exposants, experts du secteur minier, universitaires, juristes, économistes et environnementalistes venus, entre autres, du Canada, de l'Australie, de la Grande-Bretagne, de la France, des Etats-Unis et de l'Afrique du Sud.