Les cinq recours introduits par l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) et l'Union démocratique du Cameroun (UDC), réclamant l'annulation des premières élections sénatoriales de l'histoire de ce pays d'Afrique centrale tenues le 14 avril, soutenues par des soupçons d'irrégularités et de corruption, n'ont pas prospéré.
Lors de l'examen de ces recours au cours de l'audience tenue ce vendredi par la Cour suprême siégeant en lieu et place du Conseil constitutionnel qui attend toujours sa mise en place, l'UNDP s'est désistée dans les régions du Nord, du Littoral, de l'Extrême-Nord, "pour des raisons internes", comme s'est contenté d'expliquer son conseil à la Haute juridiction.
La Cour suprême a par ailleurs jugé son recours dans l'Adamaoua non fondé et l'a par conséquent rejeté, tout comme le recours de l'UDC dans la Région de l'Ouest, qui dénonçait la consigne donnée par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) à ses militants de voter le Social Democratic Front (SDF) en raison du rejet de sa propre liste, a été jugé irrecevable pour vices de forme.
En effet, le recours a été rédigé sur papier à en-tête personnel d'Adamou Ndam Njoya, président national de ce parti.
Le Conseil constitutionnel, qui dispose de 15 jours à compter de la tenue du scrutin pour proclamer les résultats, tiendra pour ce faire une audience lundi.
D'après les statistiques d'ELECAM, les élections sénatoriales du 14 avril ont connu un taux de participation de 98,97 %, et sur les 9.887 conseillers municipaux inscrits qui constituent le collège électoral en l'absence des conseillers régionaux, 9.785 ont pris part au vote de 70 sénateurs.
A ces sénateurs élus s'ajouteront les 30 autres que le président de la République et président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir, devra nommer (au plus tard 10 jours après la publication des résultats) conformément à la Constitution.
Pour l'observation de ces élections sénatoriales, le MINATD a accrédité 3.661 observateurs nationaux et 107 observateurs internationaux, dont les 36 déployés par l'UA, qui de manière presqu'unanime saluent le bon déroulement du scrutin.