Les opposants à la Loi sur l'information adoptée récemment par le Parlement sud-africain ont annoncé vendredi qu'ils s'adresseraient à la Cour constitutionnelle pour faire révoquer cette loi.
"Nous nous sentons moralement obligés de demander à cette Cour d'invalider cette législation anticonstitutionnelle", a déclaré Murray Hunter, du mouvement Right Know Campaign, formé pour empêcher l'adoption de cette loi.
L'Assemblée nationale a adopté jeudi cette loi d'information controversée, également surnommée Loi du secret, malgré les inquiétudes sur le fait qu'elle pourrait enfreindre le droit des citoyens à connaître les informations.
D'après la forme actuelle de la loi en question, toute personne divulguant des informations classifiées sera passible d'une peine de prison de cinq à 25 ans, selon le degré de classification et selon qu'il s'agit ou non d'un acte d'espionnage.
Cette loi controversée avait été inscrite à l'ordre du jour du Parlement en 2008, mais elle a été amendée à de nombreuses reprises en raison d'une forte opposition.
Plus de 800 amendements ont été apportés à cette loi, qui a fait l'objet de consultations du public, de débats et de dialogues prolongés avec un grand nombre de représentants de la société.
Toutefois, cette loi reste pleine de défauts malgré les changements encourageants, a déclaré M. Hunter. La nouvelle loi pourrait être utilisée pour bloquer les informations sur le gouvernement ou même pour couvrir des actes de corruption, a-t-il dit.
Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, a assuré de manière répétée que cette loi sur l'information n'avait pas pour objectif de couvrir des malversations du gouvernement ou de faire taire des médias mais plutôt d'encourager la libre circulation des informations dans le respect de la Constitution.
La présidence a déclaré vendredi que M. Zuma ferait appel à des conseils juridiques avant de promulguer cette législation.
"Le pouvoir législatif doit soumettre officiellement ce projet de loi au président pour considération. Il doit en produire une version spécifique afin que ce soit cette version exactement qui soit promulguée. Lorsqu'il recevra ce projet de loi, le président devra à nouveau obtenir un avis juridique", a déclaré le porte-parole présidentiel Mac Maharaj.