Annoncée initialement pour le 15 avril, la fin de la campagne cotonnière 2012-2013 au Cameroun a été prolongée d'un mois à cause du mauvais état des routes et des pannes récurrentes des véhicules de transport du produit, ce qui ne change en rien les dernières projections de production nationale de 221 000 tonnes, d'après les responsables de la filière.
« Le mauvais état des routes perturbe les ramassages du coton dans les zones de production. Les camions tombent en panne », a confié à Xinhua Oumaté Ousmane, président de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPCC), basée à Garoua au Nord, presque en face du siège de la Société de développement du coton (SODECOTON, à capitaux majoritairement publics).
A qeulques jours de la fin de campagne initiale du 15 avril, il rapportait une production probable, susceptible de révision à la hausse ou à la baisse, de 221 000 tonnes (contre 240 000 à 250 000 tonnes en début de saison) fournie par les 310 000 producteurs que compte aujourd'hui la filière, soit un regain de vitalité à la fois en termes de rendement et d'engouement des planteurs.
C'est une remontée progressive constatée depuis la saison 2011- 2012 après une période de morosité due à la crise économique et financière de 2008-2009 qui a entraîné une baisse des cours mondiaux des matières premières dont ceux du coton, produit au Cameroun dans les trois régions septentrionales, à savoir le Nord, le plus grand bassin de production, l'Extrême-Nord et l'Adamaoua.
Entre 245 francs CFA le prix du kilo de coton de troisième qualité et 265 francs pour la première qualité, rémunérée d'ailleurs à 275 francs pour les récoltes précoces situées entre novembre et janvier, les planteurs, par ailleurs dopés par l'introduction de semences améliorées à haut rendement et résistantes aux aléas climatiques, dont la sécheresse surtout qui sévit au Nord-Cameroun, ont repris confiance, ce qui justifie une augmentation de leur nombre.
La campagne 2012-2013 a pourtant été maquée par trois mois d'inondations entre août et octobre 2012, qui ont provoqué la destruction d'une surface importante d'environ 30 000 hectares de plantations de coton sur un total de plus de 220 000 hectares, d'après les estimations.
Résultat : les soucis des producteurs à rembourser des dettes cumulées de trois à quatre ans d'un montant total de plus de 2 milliards de francs CFA ne se dissipent pas, fait remarquer le président de la CPNCC.