Le coût de financement du plan stratégique en matière de lutte contre le paludisme au titre de la période 2013-2016 au Mali est estimé à un montant de 125 milliards de FCFA sur lequel un montant de 40 milliards de FCFA a été financé.
De sources proches du ministère malien de la Santé, les objectifs d' Abuja de lutte contre le paludisme adoptés en avril 2000 par les chefs d' Etats et de Gouvernements auraient dû être atteints ainsi que la couverture universelle avec toutes les interventions contre le paludisme.
Les mêmes sources précisent que "les recherches ont montré que rien qu' en intensifiant les efforts pour prévenir le paludisme, y compris une couverture universelle de moustiquaires, nous pouvons sauver la vie de trois millions d' enfants africains d' ici fin 2015".
Au Mali, le paludisme "demeure un problème majeur de santé publique de par son impact sur la mortalité, la morbidité et ses répercussions socio-économiques sur la population en général, et en particulier sur les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans" , indiquent des autorités nationales évoluant dans le domaine sanitaire.
D' après le ministre malien de la santé, Soumana Makadji, "selon l' annuaire statistique 2011, il a été enregistré 1 961 070 cas cliniques dans les formations sanitaires publiques suite au paludisme soit 41,11% du total des motifs de consultations".
Soumana Makadji a affirmé que "l' insuffisance de ressources de financement pour les quatre prochaines années se chiffre à un montant de 85 milliards de FCFA d' où l' importance de pouvoir mobiliser des ressources pour financer la lutte contre le paludisme et pouvoir atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)".
En vue de l' atteinte des OMD, le Mali, appuyé par les partenaires, organise depuis 2010 une campagne de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d' insecticides à longue durée sur toute l' étendue du territoire national.
De sources proches de la direction nationale de la santé du Mali, "à ce jour, seules les régions de Sikasso et de Ségou sont entièrement couvertes en moustiquaires. La région de Mopti est couverte à plus de 50% tandis que celles de Kayes et Koulikoro ont un faible niveau de couverture".
Selon le ministre malien de la Santé, les pays endémiques ont réalisé de formidables progrès dans la lutte contre le paludisme au cours de la dernière décennie, mais il est indispensable de fournir des efforts supplémentaires afin de soutenir ces progrès jusqu' à l' atteinte des objectifs et que le paludisme soit éliminé dans le monde entier.
"Bien que les efforts de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme se soient intensifiés ces dernières années, un déficit de financement annuel d' un montant de 3,6 milliards de dollars US menace de ralentir les progrès, notamment en Afrique où les pays endémiques font face à de sérieuses insuffisances de financement", a dit Soumana Makadji.
A son avis, "il s' agira alors pour les années à venir de focaliser les efforts et de réfléchir sur la manière d' intensifier les actions réussies d' une part et de comprendre les enjeux du paludisme et d' agir pour contribuer à résoudre ce problème d' autre part".
Par ailleurs, à l' instar des pays endémiques de la Région africaine, le Gouvernement malien a inscrit parmi ses priorités nationales la lutte contre le paludisme, a-t-il souligné précisant que "cette lutte est basée sur des interventions efficaces en matière de prise en charge des cas de paludisme par les médicaments efficaces après confirmation biologique et de prévention par les moustiquaires imprégnées d' insecticide, le traitement préventif intermittent, la pulvérisation intra-domiciliaire".
A noter que la stratégie nationale de lutte contre le paludisme au Mali est multi sectorielle avec l' implication des communautés, de la société civile, du secteur privé et des Partenaires au développement.
A l' instar de la communauté internationale, le Mali va commémorer jeudi la 6è édition de la Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme à travers un thème national: "Investir dans l' avenir-Vaincre le paludisme".