Le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a refusé de communiquer lors d'une conférence de presse tenue vendredi à son cabinent à Yaoundé les circonstances de la libération des sept otages français enlevés le 19 février à Dabanga, une localité du Nord-Cameroun frontalière du Nigeria.
« C'est sans tambours que le gouvernement est arrivé à ce résultat. Toutes les nations ont mis en synergie leurs moyens pour obtenir cette libération. Aujourd'hui, ils sont libérés. Avec le temps, lorsqu'il sera loisible au gouvernement de vous réunir pour peut-être donner encore une information de quelque nature que ce soit, rassurez-vous que je me ferai le plaisir de vous réunir pour en parler », s'est contenté de déclarer le ministre, répondant à une question de Xinhua sur ces circonstance.
Les autorités de Yaoundé ont annoncé tôt vendredi dans un communiqué de la présidence lu sur les ondes de la radio gouvernementale (CRTV), sans aller loin dans les détails, la libération sains et saufs de Fournier Tangui-Moulin, son épouse, leurs quatre enfants y compris son frère kidnappés par des individus armés à bord de motos en février après une visite au parc naturel de Waza, dans la région de l'Extrême-Nord, et conduits au Nigeria, selon des sources officielles.
Lors de son échange avec la presse, le ministre de la Communication n'a pas non plus révélé l'identité des ravisseurs qui s'étaient réclamés dans une vidéo postée sur Internet le 25 février de la secte terroriste nigériane Boko Haram. On ne sait pas non plus si une rançon a été versée, même si les auteurs du kidnapping n'avaient rien exigé dans ce sens.
D'après des sources concordantes, le ministre, secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, s'est rendu à bord d'un avion militaire dans la nuit de jeudi à vendredi au Nigeria pour la libération des otages, ramenés à Yaoundé vendredi matin et remis aux autorités diplomatiques françaises au Cameroun qui attendent l'arrivée dans les prochaines heures de leur ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, dépêché immédiatement de Paris.
« Le gouvernement a pris toutes les mesures pour qu'un tel incident ne se répète plus. Parce que tous ces touristes-là qui viennent par milliers, le gouvernement s'est organisé pour que le Cameroun soit cette terre de paix, de convivialité où les étrangers se sentent aussi bien que s'ils étaient chez eux », a souligné en outre Tchiroma Bakary, qui s'est efforcé de rassurer sur la sécurité sur le territoire national, en dépit de cette prise d'otages, la première enregistrée dans le Nord du pays.
Il s'est surtout réjoui du dénouement rapide cet incident, deux mois exactement après sa survenue.