REAPPARITION DE L'UPC
Pour sa réapparition à l'Assemblée nationale, l'UPC ravit au RDPC trois sièges de députés dans son fief naturel du département du Nyong-et-Kellé, dans la région du Centre à laquelle la capitale Yaoundé appartient. Une victoire symbolique que les dirigeants du « parti des crabes » (son sigle) saluent plutôt comme une revanche du peuple camerounais sur son absence au Sénat mis en place comme Chambre haute du Parlement en avril.
« Il y a une satisfaction de voir que le peuple camerounais dans son ensemble a regretté l'absence de l'UPC au Sénat et ceci a créé un sursaut d'orgueil dans le fief naturel du parti, d'où ce grand retour de l'UPC, notamment dans les mairies et à l'Assemblée nationale. C'est donc un sentiment de joie et de fierté de constater le peuple camerounais n'oublie le rôle historique de l'UPC pour la libération de notre pays », a commenté à Xinhua Dr. Robert Bapooh Lipot, député élu de ce parti.
« Lorsqu'on voit que c'est la jeunesse qui a été à l'avant- garde pour marquer le retour de l'UPC à l'Assemblée nationale, il y a lieu de constater que la relève est assurée et que l'UPC demeure un parti d'avenir », a poursuivi celui-ci.
Contre cinq dans la précédente dont le petit poucet, le Mouvement progressiste (MP, un élu), a été éjecté, sept formations composeront la nouvelle Assemblée nationale, selon les résultats officiels des législatives proclamés jeudi à Yaoundé par la Cour suprême agissant comme Conseil constitutionnel, qui avait auparavant rejeté dans leur totalité les 42 requêtes en annulation du scrutin pour fraudes et autres irrégularités soumis à son examen par presque tous les partis en compétition, y compris par le RDPC.
L'arrivée de trois nouvelles figures représentées par l'UPC, le MDR et le MRC ne modifie pas la hiérarchie imposée par le passé par le RDPC, suivi du SDF, de l'UNDP et de l'UDC. Cette configuration est cependant contestée par l'opposition qui accuse le pouvoir de Yaoundé de confiscation du jeu électoral et de la démocratie.
Par exemple, par la voix de l'universitaire Alain Fogué, un de ses dirigeants, le MRC soutient que « tout le monde a vu qu'on nous a pillés littéralement, dans le Mfoundi, dans les Hauts- Plateaux. Ceux qui gouvernent ont donné l'impression qu'ils ne voulaient pas voir le MRC sur le terrain de la compétition. Parce que la grande mobilisation qu'on a observée avec le MRC à travers les circonscriptions en compétition ne s'est pas traduite par des sièges. Les suffrages des électeurs ont été détournés ».
« Nous sommes satisfaits de l'accueil qui a été réservé par les Camerounais à notre offre politique », se félicite toutefois ce responsable politique pour qui par ailleurs « ce qui est certain, c'est qu'on ne pourra plus faire sans le MRC. Ce qui est certain aussi, c'est que le MRC ne pourra plus accepter qu'on lui vole ses suffrages ».
« Face à la barbarie électorale qui s'exprime par des fraudes massives, promet en outre Fogué, nous opposerons une résistance républicaine et citoyenne acharnée ».