Dernière mise à jour à 08h39 le 22/02
Le général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat à l'élection présidentielle du 20 mars prochain au Congo, est au centre d'un bras de fer avec les autorités judiciaires depuis le 18 février.
Suite au refus du général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat annoncé à la prochaine élection présidentielle au Congo, de se présenter aux autorités le 19 février, la réaction du procureur était immédiate. Dans une déclaration publiée vendredi, André Gakala-Oko a affirmé que la loi va s'appliquer dans toute sa rigueur.
Ainsi, l'on s'attend à ce que l'ancien chef d'état-major de l'armée congolaise soit, de gré ou de force, présenté aux autorités judiciaires.
Le procureur de la République du Congo a évoqué le fait que cet officier, ancien chef de la MISCA et représentant de l'Union africaine en Centrafrique serait lié à des informations qui, "si elles s'étaient avérées, mettraient gravement en danger les institutions de l'Etat et les fondements même de la nation, ainsi que la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat".
Fort de cela, il a prescrit, le 17 février courant, au directeur général de la surveillance du territoire (DGST) de procéder "immédiatement" à l'interpellation du général Jean-Marie Michel Mokoko, "procéder sans délai à son interrogatoire, ainsi que de tout sachant et de déférer à son parquet le ou les concernés, après enquête".
Ainsi, une convocation a été adressée au général. Le général a refusé de s'exécuter en sa qualité de contractuel de l'Union africaine qui lui conférerait le statut de diplomate et donc une couverture par les traités et conventions relatives à ce statut. Ensuite, il s'appuyait dans une lettre adressée à l'officier de la DGST sur sa qualité d'officier général des Forces armées congolaises.
L'on constatait vendredi soir que des forces de sécurité bloquaient l'accès à la résidence du général Mokoko située dans le centre de Brazzaville. Le procureur de la République, André Gakala-Oko, intervenu sur la télévision nationale a déploré que ce général Mokoko ait refusé de comparaître, préférant envoyer son aide de camp.
Dans une déclaration écrite, il a rappelé que le Congo est un État de droit et que nul n'est au-dessus de la loi. "Par conséquent, la loi s'appliquera dans toute sa rigueur".
Il ne paraît tout de même pas évident que cela débouche sur une épreuve de force comme le redoutent de nombreux Congolais qui gardent à leur souvenir des épisodes de violence douloureuses qui ont marqué la période de 1993 à 2003. Jean-Marie Michel Mokoko a déclaré sur les médias que si les autorités venaient à l'emmener par la force, "il se soumettrait".
Cet ancien chef d'état-major de l'armée congolaise avait annoncé, le 6 février, depuis Bangui en République centrafricaine, son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle du 20 mars 2016 au Congo. Il était ensuite rentré à Brazzaville, au Congo, le 9 février, pour préparer son dossier de candidature et sa campagne électorale.
Cependant, dans la foulée, une vidéo le mettant en cause dans un projet de coup d'Etat contre les institutions en place a été lancée sur les réseaux sociaux, alimentant la chronique au sujet de celui que d'aucuns considèrent comme un adversaire sérieux face au président sortant, Denis Sassou N'Guesso lors du prochain scrutin. Même si les autorités judiciaires ne l'avaient pas expressément citée, la vidéo pourrait être à l'origine de l'interpellation du général candidat à la présidentielle.