Dernière mise à jour à 10h12 le 03/11
Le Parti AK a nettement remporté les élections législatives turques de dimanche, défiant les sondages et renforçant l'emprise du président Recep Tayyip Erdogan sur le pouvoir, qu'il détient depuis 13 ans après une campagne difficile marquée par la violence. Selon l'agence de presse officielle Anadolu, le parti islamiste fondé par le Président turc a remporté environ 49% des votes et probablement 316 sièges dans l'assemblée de 550 membres, regagnant la majorité qu'il avait perdue aux élections il y a cinq mois. La Livre turque et l'indice boursier de référence de la nation ont bondi de plus de 5% alors que les marchés ont bien accueilli ce vote qui met un terme à l'impasse politique.
Dans son discours de victoire, le leader de l'AKP et le Premier ministre par intérim, Ahmet Davutoglu, ont appelé leurs rivaux à travailler avec son parti sur une nouvelle constitution, dont un conseiller de M. Erdogan a déclaré qu'elle déplacerait le centre du pouvoir du parlement à la présidence. « L'accent mis par Erdogan sur la sécurité et l'instabilité est payante », a déclaré Anthony Skinner, directeur avec la société de prévision Verisk Maplecroft, basée au Royaume-Uni. « Donc, plus de polarisation, de confrontation et aucune fin en vue de l'intervention du président ».
Alors que M. Erdogan semblait mal parti pour être réélu, il est maintenant mieux placé pour diriger le pays en tant que président, un poste dont il a cherché à augmenter les pouvoirs. Les partis d'opposition ont fait campagne contre ce plan et ont également accusé MM. Erdogan et Davutoglu d'augmenter progressivement les tensions avec les militants kurdes dans le but de retrouver la majorité perdue.
MM. Erdogan et Davutoglu ont soutenu les rebelles qui se battent pour renverser le président Bachar al-Assad en Syrie, et sont en conflit avec les Etats-Unis à cause de leur refus de soutenir les combattants kurdes luttant contre l'État islamique. La Turquie a également émergé comme un acteur clé dans la crise des réfugiés en Europe, remportant des concessions sur les visas et les négociations d'adhésion à l'Union européenne en échange de promesses pour aider à endiguer le flot des migrants.