Dernière mise à jour à 09h36 le 05/04
Suite aux détonations d'armes de guerre entendues à l'aube lundi matin et qui ont duré près de quatre heures, notamment dans les quartiers sud de Brazzaville, le gouvernement vient de publier une déclaration dans laquelle il dit avoir la maîtrise de la situation tout en rassurant les Brazzavillois.
Selon le gouvernement, il s'agit d'une attaque des positions militaires par des ex-miliciens Ninja Nsiloulou qui se seraient infiltrés dans Brazzaville sud, par le quartier Mayanga, situé dans l'arrondissement 8 Madibou.
"Ils ont attaqué la position militaire de Mayanga, ainsi que le commissariat central du Djoué, le commissariat de Police de l'arrondissement 1 Makélékélé, et les commissariats de police des quartiers Lemina et Kinsoundi. Tous ces édifices, auxquels il faut ajouter la Mairie de Makélékélé, ont été incendiés, dans le cadre de ce qui s'apparente à une véritable action terroriste", a déclaré Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement.
"Il convient de signaler que les assaillants ont posé par ailleurs des actes de voies de faits et diverses exactions sur les populations civiles, lesquelles se voient contraintes de quitter leurs lieux d'habitation", a-t-il ajouté.
"En l'état actuel des choses, le gouvernement de la république n'a pas encore la preuve que des candidats, ou leurs soutiens soient impliqués dans cette affaire. Mais le gouvernement tient à préciser à l'opinion nationale et internationale que les investigations se poursuivent", précise la déclaration.
"En conclusion, le gouvernement de la république rappelle que la situation est maitrîsée. Il invite les populations à rester sereines et à vaquer à leurs occupations quotidiennes", poursuit la même déclaration lue par le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement.
Actuellement, la situation ainsi créée est gérée par la force publique, qui est en train de rétablir l'ordre public, selon le porte-parole.
Cette situation est consécutive à l'élection présidentielle du 20 Mars 2016 qui a vu le président sortant, Denis Sassou N'Guesso, l'emporter avec plus de 60% face à huit autres candidats dont Guy-Brice Parfait Kolélas et Jean Marie Michel Mokoko arrivés respectivement en 1er et 2ème position.
Aucun bilan officiel n'a été fait par le porte-parole du gouvernement, en dépit des incendies des postes de police cités.
Réagissant à cette situation, un des candidats malheureux à l'élection présidentielle du 20 mars, Anguios Nganguia Engambé a, dans une déclaration, lancé un appel solennel à tous les candidats au scrutin du 20 mars, de se ressaisir au nom de la République du Congo.
"J'invite les candidats à l'élection présidentielle du 20 mars dernier à être autour d'une table pour un dialogue politique, en vue de la reconstruction et la réconciliation des filles et fils du Congo", a-t-il déclaré.
Par la même occasion, il a demandé à la classe politique congolaise de l'accompagner dans cette démarche de la démocratie, de la paix, de la bonne gouvernance, de la sécurité des citoyens et de leur défense dans le respect des lois et règlements de la République".
La situation a causé un grand mouvement de déplacements des populations des quartiers sud vers ceux du centre (Moungali et Poto-poto) et du nord de la capitale (Ouenzé, Talangaï, Mikalou), respectivement dans les 3ème, 4ème, 5ème, 6ème et 9ème arrondissement de Brazzaville.
Par ailleurs, dans la ville de Pointe-Noire, la situation demeure calme, en dépit de quelques agitations constatés dans certains quartiers, indiquent des témoins joints au téléphone par un correspondant de Xinhua.
Ces mêmes témoins soulignent que des actes de pillage ont rapidement été réprimandés par la police dans certains marchés de la ville économique.
"Ces mouvements ont été menés par des bandes voleurs qui voulaient profiter de cette psychose pour piller des boutiques. Ils ont été vite arrêtés par la police qui s'est déployée dans la ville", rapporte un témoin.