Dernière mise à jour à 08h09 le 23/10
L'Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du parlement algérien) connaîtra mercredi le nom de son nouveau président, après que ce poste ait été déclaré, la semaine dernière, "vacant" par les membres du bureau de cette même instance.
Il a été décidé la tenue, mercredi prochain, d'une séance plénière qui sera consacrée à l'adoption du rapport de la Commission des Affaires juridiques, administratives et des libertés relatif à la constatation de la vacance du poste de président de l'APN, puis à l'élection du nouveau président, a déclaré lundi à la presse, El Hadj Laib à l'issue de la réunion du bureau de l'APN qu'il a présidé, en sa qualité de doyen de l'Assemblée.
Jusque-là occupé par Saïd Bouhadja, ce dernier a été invité par des députés et des chefs de partis issus de la majorité, à remettre sa démission de la tête de l'instance législative.
Le 30 octobre dernier, cinq chefs groupes parlementaires, dont celui de son propre parti, le Front de Libération nationale (FLN) lui ont remis une pétition, en guise de "retrait de confiance", signée par 351 députés sur les 462 que compte l'APN, invitant M. Bouhadja à quitter la présidence du parlement afin d'"éviter le blocage du travail de l'Assemblée".
Les signataires de la pétition reprochent à leur président des "dépassements et violations" enregistrés au sein de l'institution législative, à savoir "marginalisation éhontée, ajournement intentionnel de l'adoption du Règlement intérieur de l'APN, marginalisation des membres de la Commission des affaires juridiques, mauvaise gestion, frais exagérés déboursés illicitement, la non répartition des missions à l'étranger sur la base de la représentation proportionnelle et recrutement aléatoire et douteux".
M. Bouhadja a rejeté en bloc ces accusations. Selon des observateurs algériens, de telles "agitations", premières du genre dans le parlement algérien, "traduisent les luttes au plus haut sommet de l'Etat à quelques mois des élections présidentielles qui interviendront avril prochain".
Le voyant "résistant" à leur doléance, les députés opposés à leur président ont usé de tous les moyens, dont le recours à un sit-in au niveau du parlement, suivi de l'empêchement du président à rejoindre son bureau.
Et dans leur tentative de débloquer la situation, les opposants à M. Bouhadja veulent le mettre devant le fait accompli. Pour ce faire, ils évoquent l'article 10 du règlement intérieur de l'APN qui stipule qu'"en cas de vacance de la présidence de l'APN par suite de démission, d'incapacité ou d'incompatibilité ou de décès, il est procédé à l'élection du président de l'APN suivant les mêmes modalités prévues par le présent règlement intérieur dans un délai maximum de quinze jours à compter de la déclaration de la vacance".