Dernière mise à jour à 11h47 le 10/07
La République démocratique du Congo (RDC) a réitéré devant le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) sa détermination à mener une politique de tolérance zéro face aux violences sexuelles.
"Beaucoup d'officiers militaires croupissent aujourd'hui en prison parce qu'ils ont été condamnés pour viols ou pour complicité de viols", a déclaré Marie-Ange Mushobekwa, ministre congolaise des Droits humains lors de l'examen du huitième rapport périodique de la RDC devant le comité mardi à Genève.
Mme Mushobekwa a rappelé que le viol est considéré en RDC comme un crime de sang ne pouvant faire l'objet d'amnistie.
Mais sur le terrain, le problème demeure. A cet égard, la ministre note que les femmes victimes de viols ont toujours peur de porter plainte, du fait des difficultés administratives inhérentes à cette démarche et de la stigmatisation encore attachée à la qualité de victime. Dans ces conditions, "des bourreaux circulent toujours librement", a reconnu Mme Mushobekwa.
A Genève, la délégation congolaise a également indiqué avoir accepté la création d'un fonds de dédommagement des victimes de la violence et des viols. Mais, vu la faiblesse du budget national et le nombre des priorités - au tout premier rang desquelles figure la sécurité nationale face à neuf pays voisins dont certains abritent des groupes armés -, les moyens manquent pour l'instant pour créer cette structure, a expliqué la ministre.
La délégation congolaise a admis qu'il faudrait beaucoup de temps pour faire entrer dans les esprits que le viol ne doit pas être utilisé comme une arme de guerre.
Devant le CEDAW, la RDC a affiché sa détermination à bâtir, avec tous les acteurs, une société sans discrimination, où les hommes et les femmes, les filles et les garçons auront les mêmes chances de participer à son développement. C'est dans ce contexte que Kinshasa a mis en exergue le recul des mariages précoces et la "baisse notable de la natalité".
Concernant la participation et la représentation des femmes, la délégation congolaise a également indiqué que les femmes sont désormais plus nombreuses dans des professions qui étaient autrefois le domaine des hommes, de même que dans la vie politique. La délégation a relevé, à cet égard, une évolution profonde des mentalités face aux ambitions des femmes, de même que l'importance de la passation pacifique de pouvoir au sommet de l'Etat qui est intervenue récemment.