Un ancien ambassadeur de Chine en Afrique se souvient de son extraordinaire carrière

Liu Guijin, ancien ambassadeur de Chine au Zimbabwe et en Afrique du Sud et premier représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires africaines, a vu sa carrière diplomatique étroitement intégrée au continent.

Né en 1945, Liu a travaillé sur les affaires africaines pendant près de 40 ans. Il s'est fait un nom pour avoir défendu l'amitié et la coopération sino-africaine et aidé à fonder le Forum sur la coopération sino-africaine.

Il a récemment reçu la Médaille du 1er juillet, avec 28 autres membres exceptionnels du Parti communiste chinois.

Au cours de ses 17 années de travail sur le continent, il a visité 52 de ses 54 pays. Les deux autres n'avaient pas encore établi de relations diplomatiques avec la Chine.

Liu Guijin, ancien ambassadeur de Chine au Zimbabwe et en Afrique du Sud, lit un livre chez lui à Beijing, le 18 juin 2021. (Photo / Xinhua)

« Quand j'ai mis le pied sur la terre d'Afrique et commencé à travailler sur les affaires africaines, je suis tombé amoureux de ce continent et de cette terre fertile », a-t-il déclaré. « A partir de là, je n'ai jamais abandonné le travail lié à l'Afrique ».

Se souvenant de ses discussions avec les dirigeants sud-africains, M. Liu a raconté qu'il avait aidé à organiser une conversation téléphonique entre Nelson Mandela, père fondateur de la nouvelle Afrique du Sud, et le président chinois Jiang Zemin en 2002. Après l'appel téléphonique, Nelson Mandela a discuté avec M. Liu pendant un moment, parlant de ses sentiments particuliers pour la révolution en Chine. Il se souvient avoir été impressionné lorsque Nelson Mandela lui a dit que lorsqu'il était en prison à Robben Island au Cap, il avait plié du papier d'un paquet de cigarettes en forme de drapeau national rouge à cinq étoiles de la Chine pour célébrer la fête nationale de la Chine.

« Des générations de pionniers et de dirigeants révolutionnaires des deux côtés ont conjointement nourri, forgé et développé l'amitié sino-africaine, et c'est pourquoi l'amitié est si profondément enracinée dans le cœur des gens », a déclaré M. Liu.

En mai 2007, la Chine a annoncé que M. Liu deviendrait son premier représentant spécial pour les affaires africaines. Sa mission a commencé par se concentrer sur le conflit au Darfour, au Soudan.

Alors qu'ils discréditaient les attaques des pays occidentaux et des médias contre la Chine sur la question, les pays africains et les médias locaux ont salué les efforts impartiaux de la Chine, représentée par M. Liu, dans la médiation de la paix.

« En effet, les dirigeants et les médias chinois… ont au contraire fermement résisté aux pressions exercées sur eux parce qu'ils sont pleinement conscients des tentatives occidentales de capitaliser sur le problème africain pour faire adopter leurs propres programmes, qui n'ont pas changé depuis l'ère coloniale », avait écrit Sudan Vision, le plus grand quotidien de langue anglaise au Soudan, dans un éditorial publié en 2008 le jour où Liu Guijin est arrivé dans le pays africain pour une visite de quatre jours.

Observant le paysage politique en constante évolution dans le monde, il a déclaré : « Le monde d'aujourd'hui exige de plus grands efforts de la part des diplomates chinois. Dans le monde d'aujourd'hui, nous pouvons voir du désordre et du chaos dans de nombreuses régions du globe, en particulier les impulsions qui agitent le protectionnisme commercial et l'unilatéralisme ». Parallèlement, « la diplomatie chinoise est étroitement liée au développement et au progrès du pays », a-t-il noté.

Beijing s'est fixé le grand objectif de construire une communauté de destin pour l'humanité et a proposé l'initiative « la Ceinture et la Route », qui a été largement acclamée et bénéfique pour la communauté internationale, a souligné M. Liu. « La tâche de la diplomatie chinoise est plus ardue et les défis s'accumulent, mais nos objectifs doivent également être plus ambitieux », a-t-il ajouté.

L'ancien ambassadeur a également partagé ses attentes pour les diplomates chinois de la jeune génération. « Vous devez développer une position (politique) ferme, une vision large, un large éventail de connaissances et d'excellentes capacités. Ce n'est qu'ainsi que vous pourrez accomplir des missions majeures », a-t-il conclu.