Dernière mise à jour à 09h15 le 12/01
Dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) avancent sur la province du Nord-Kivu (nord-est), tandis que l'armée gouvernementale a renforcé sa présence dans la région, a constaté sur place un correspondant de Xinhua.
Après le territoire de Rutshuru, les rebelles ont ouvert un autre front pour la conquête du territoire de Masisi, avec objectif de prendre le contrôle des minerais dont regorge cette partie du pays, selon le général Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC).
Au cours de la semaine dernière, le M23 a occupé plusieurs villages dans le territoire Maisisi et avance depuis quelques jours. Les combats avec les FARDC font rage vers la cité d'Ishasha, la seule frontière encore ouverte entre l'Ouganda et le territoire congolais de Rutshuru sous le contrôle du gouvernement de la RDC.
Les combats dans le territoire de Masisi ont déplacé des milliers des personnes cherchant à trouver refuge dans la région de Masisi-centre, où l'armée gouvernementale a renforcé sa présence pour organiser l'offensive contre les rebelles.
"Nous avons peur suite à la situation en cours dans les villages autour de nous, ici. Il y a plusieurs déplacés qui arrivent chaque jour ici parce que leurs villages sont déjà attaqués par les rebelles", a déclaré Marie Mugole, une habitante de la cité de Mushaki à Masisi.
Les combats font également rage autour de la cité de Kitchanga, toujours dans le territoire de Masisi, où les rebelles tentent de prendre le contrôle des routes reliant les deux territoires de Masisi et Rutshuru.
Face à la situation en cours, l'armée congolaise a fortement renforcé sa présence dans les zones de combat dans le territoire de Rutshuru et celui de Masisi pour mettre en échec l'avancée des rebelles.
Lors d'un entretien avec la population dans la cité de Mushaki jeudi dernier, les éléments des FARDC conduits par le général Marcel Mbangu ont garanti la présence militaire et ont appelé la population à rester calme et à faire confiance aux forces armées.
"Nous sommes présents sur le terrain et nos hommes sont en train de contenir l'avancée des rebelles dans plusieurs zones de combats", a déclaré à Xinhua Ndjike Kaiko, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, avant d'ajouter que les effectifs des militaires vont être constamment renforcés dans le territoire de Masisi.
Le 23 novembre 2021, un mini-sommet à Luanda en Angola avait mis en place un calendrier exigeant un cessez-le-feu immédiat et surtout lancé un ultimatum demandant au M23 de quitter les zones sous occupation afin de permettre une issue diplomatique à la crise en cours.
C'est suite à ce processus de désengagement que les rebelles du M23 se sont retirés de la cité de Kibumba en décembre dernier ainsi que, début janvier, la plus grande base militaire de Rumangabo actuellement sous l'égide de la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC).