Dernière mise à jour à 09h11 le 07/04
Les troubles de la santé mentale tels que le stress et la dépression ont augmenté en Afrique subsaharienne, où ils sont notamment alimentés par les effets dévastateurs de la crise climatique sur l'environnement et les moyens de subsistance des populations, a déclaré jeudi Rosalid Nkirote, directrice exécutive de la Coalition africaine des communautés réactives au changement climatique (ACCRCC), à l'approche de la Journée mondiale de la santé, qui sera célébrée vendredi.
Mme Nkirote a souligné que le réchauffement planétaire était à l'origine de nombreuses maladies mentales, qui pèsent lourdement sur les communautés les plus vulnérables du continent.
"L'impact du changement climatique sur la santé mentale est une préoccupation croissante. Des études montrent en effet que le changement climatique est associé à un risque accru de troubles de la santé mentale", a indiqué Mme Nkirote dans un communiqué publié à Nairobi, la capitale kényane.
Elle a déclaré que le thème de la Journée mondiale de la santé 2023, qui sera "La santé pour tous", devait être l'occasion d'exhorter les gouvernements africains et leurs partenaires bilatéraux à redoubler d'efforts pour agir contre la crise climatique et améliorer leurs résultats en matière de gestion de la santé mentale des communautés.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que les troubles mentaux étaient devenus un véritable problème de santé publique en Afrique, et a cité en exemple le Kenya et le Nigéria, où une personne sur quatre consultant un médecin dans un établissement de santé s'avère souffrir d'un trouble mental.
En Tanzanie, cinq personnes sur 100.000 se suicident en raison de troubles mentaux liés à l'anxiété, la dépression, la colère ou la toxicomanie, a également indiqué l'OMS.
Mme Nkirote a noté que les décès, les destructions et les déplacements de populations causés par le récent cyclone tropical Freddy en Afrique australe, ainsi que la sécheresse aiguë qui sévit dans la Corne de l'Afrique, pourraient encore aggraver les troubles liés au stress post-traumatique chez les victimes.
La faim, la malnutrition et le stress hydrique induits par le climat minent également les capacités cognitives des enfants africains, en plus de réduire la productivité des adultes, a-t-elle ajouté.
Le changement climatique et les autres crises planétaires, comme la pollution et la perte de biodiversité, aggravent en outre la pauvreté, la faim, les conflits et les déplacements, entraînant des troubles de santé mentale supplémentaires chez les victimes, a-t-elle affirmé.
Elle a exhorté les gouvernements à intégrer la promotion de la santé mentale dans leurs politiques nationales d'atténuation et d'adaptation au climat, et à investir dans des traitements et des soins de qualité pour les victimes de catastrophes climatiques souffrant de traumatismes émotionnels.