Dernière mise à jour à 15h29 le 29/03
Au cours des 15 dernières années, Jin Taixu a passé la plupart de son temps à développer des machines agricoles et a obtenu 12 brevets au niveau national.
Né en 1960 dans une famille pauvre du village de Longsheng à Yanji, dans la province du Jilin (nord-est de la Chine), il a commencé son métier de cultivateur après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires pour aider à subvenir aux besoins de sa famille. « Chaque fois que je pense à eux, je vois les générations qui m'ont précédé se pencher sur les travaux agricoles », a-t-il déclaré. « Et tout le grain était récolté à la main ».
C'est ce qui a poussé Jin Taixu à essayer de faire quelque chose pour faciliter le travail de ses concitoyens.
Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut : Jin Taixu présente des machines qu'il a inventées dans le village de Longsheng à Yanji, dans la province du Jilin (nord-est de la Chine). La première repiqueuse de riz fabriquée à la main par Jin Taixu. Jin Taixu travaille dans une rizière avec la repiqueuse de riz qu'il a inventée. (China Daily)
En 1992, il est parti en Russie à la recherche d'opportunités et d'argent. Il y a occupé divers emplois, notamment celui de petit négociant en matières premières. Lorsqu'il est rentré chez lui en 1998, il a constaté que certains villageois, en particulier les plus âgés, travaillaient encore dans des fermes, tandis que la plupart des jeunes adultes étaient partis chercher du travail dans les villes.
« J'ai ressenti une pointe d'amertume », a-t-il raconté. « Puis je me suis souvenu de mon rêve précédent et j'ai décidé de voir si je pouvais inventer une repiqueuse de riz plus avancée et plus pratique pour aider à réduire le travail ».
Il a décidé de rester à Longshen pour aider ses concitoyens à sortir de la pauvreté. Mais dès le départ, il a rencontré des difficultés, à commencer par son manque de connaissances théoriques. « Je n'avais pas étudié dans une université, j'ai donc dû apprendre au fur et à mesure, en fabriquant et en refaisant des prototypes encore et encore », a-t-il expliqué. « Et parce que j'avais très peu d'argent, je ne pouvais acheter que du matériel sur les marchés aux puces ».
Dans son petit atelier, il assemblait des pièces de bois et des plaques de fer. « Souvent, je travaillais jusqu'à minuit, et parfois je ne dormais que trois heures », a-t-il dit. Jin Taixu a développé des rhumatismes et une arthrose cervicale à la suite de ses longues heures de travail, mais il n'a pas abandonné.
Au printemps 1999, il a achevé sa première repiqueuse de riz faite à la main. Composée de deux roues, d'une boîte à semis de riz et d'un mécanisme d'envoi de semis, la plupart de ses pièces étaient en bois, mais elle lui a permis de parvenir à son objectif, qui était de réduire le temps et la main-d'œuvre avec une efficacité équivalente à celle de trois agriculteurs travaillant en équipe.
Son frère aîné lui a alors conseillé de déposer une demande de brevet, mais Jin Taixu ne savait pas trop comment s'y prendre. Il a recherché des informations partout où il le pouvait et s'est rendu à plusieurs reprises à l'Administration nationale de la propriété intellectuelle à Beijing.
Enfin, en février 2001, il a obtenu son premier brevet national.
Pour faire connaître l'utilisation de sa machine et aider davantage d'agriculteurs, Jin Taixu a apporté son certificat de brevet aux services gouvernementaux locaux, où son invention a fait l'objet d'un grand intérêt. Peu de temps après, il a commencé à recevoir de nombreux visiteurs dans son atelier qui voulaient apprendre de lui ou travailler avec lui, ce qui l'a rendu plus confiant dans la promotion de ses recherches et de son entreprise.
En 2012, il a créé une entreprise de machines agricoles et commencé à fabriquer du matériel quatre ans plus tard.
Au cours de cette période, Jin Taixu a commencé à fabriquer sa repiqueuse de riz en métal plutôt qu'en bois et a introduit une série d'améliorations qui ont porté l'efficacité de la transplantation à un taux de réussite de 99%. Il a également proposé d'autres innovations, notamment des semoirs et des distributeurs d'engrais pouvant être utilisés sur des terres agricoles sèches. Aujourd'hui, de nombreux agriculteurs de Longsheng et d'autres villages voisins utilisent ses machines.
En 2016, avec le soutien des gouvernements locaux, Jin Taixu a créé une coopérative de machines agricoles pour aider les villageois à gagner plus d'argent. De plus, il dépense environ 100 000 yuans (14 420 dollars) chaque année pour aider les villageois à sortir de la pauvreté.
« Ce n'est qu'en transformant mes inventions en machines que j'ai pu aider les agriculteurs à réduire le fardeau d'un travail manuel lourd », a-t-il conclu. « Bien que je n'aie pas eu autant de commandes, leur reconnaissance est pour moi un grand encouragement à poursuivre mes recherches ».
