La prochaine visite du Premier ministre chinois Li Keqiang en Roumanie devrait renforcer les liens commerciaux et économiques avec seize pays d'Europe centrale et de l'Est et créer un scénario multi-gagnant, selon des analystes.
Lors de sa visite en Roumanie, où il assistera également à une réunion des dirigeants de la Chine et de l'Europe centrale et de l'Est (ECE), M. Li devrait signer une série d'accords intergouvernementaux et divers contrats dans le but d'aider les entreprises chinoises compétitives à se développer à l'étranger, en particulier dans les secteurs de l'infrastructure, la fabrication, l'hydroélectricité et l'énergie nucléaire.
Les analystes ont indiqué que "la diplomatie économique" de M. Li va non seulement aider les entreprises nationales à limiter leur capacité industrielle excédentaire, mais sera également bénéfique pour les deux parties, considérant que la Chine et les pays de l'ECE pourraient se complémenter par la coopération.
Ils estiment que la diplomatie doit se concentrer davantage sur l'économie à un moment où le développement de la Chine se poursuit dans un contexte de reprise économique mondiale encore fragile et d'un ralentissement des marchés émergents.
"L'économie chinoise est confrontée à d'importantes réformes à l'issue de la troisième session plénière du 18e comité central du Parti communiste chinois", a déclaré Zhu Feng, directeur adjoint du Centre d'études internationales et stratégiques à l'Université de Beijing.
Il est temps que la diplomatie économique de la Chine se concentre "davantage sur l'exploration des marchés mondiaux, la construction d'un système de commerce mondial plus sain et l'établissement de partenariats économiques plus positifs afin de créer un environnement extérieur favorable à la transition économique du pays et à la modernisation industrielle", a indiqué M. Zhu.
Actuellement, la Chine a réussi à parvenir à un développement économique stable. Toutefois, le déséquilibre structurel et la surcapacité posent de sérieux défis pour sa croissance future.
Dans un article publié en juin, le Financial Times a estimé que "l'industrie chinoise souffre d'une capacité excédentaire qui fait baisser les profits à l'intérieur et à l'extérieur du pays et risque de déstabiliser encore davantage la croissance déjà fragile de la Chine".
Hu Zucai, directeur adjoint de la Commission nationale de réforme et de développement, a indiqué que l'exploration des marchés mondiaux pourrait être une façon efficace de faire face à la surcapacité. Le gouvernement devrait encourager les entreprises chinoises à "sortir", à travers des projets d'investissement et de coopération à l'étranger.
En fait, la diplomatie dite économique n'est pas une voie à sens unique dont seule la Chine bénéficierait. Au contraire, son essence consiste à créer des avantages réciproques et des situations gagnant-gagnant.
La participation de la Chine dans la construction de grands projets en Europe centrale et de l'Est pourrait contribuer à stimuler les économies locales et à favoriser leur développement social.
Par ailleurs, la Chine envisage d'accroître les importations en provenance des pays de cette région, de renforcer la coopération bilatérale dans les secteurs de l'économie verte et d'essayer d'être créative dans l'expansion des canaux de financement, selon les analystes.
En plus de la ligne de crédit de 10 milliards de dollars pour l'Europe centrale et de l'Est, la Chine va également donner à cette région un meilleur accès aux fonds dans sa coopération avec les pays avancés d'Europe occidentale, ce qui va sans aucun doute apporter des bénéfices substantiels à cette région criblée de dettes, ont-ils ajouté.