L'ambassadeur de Chine au Niger, Shi Hu, a appelé à une vigilance particulière au retour du militarisme japonais, caractérisé par la dernière visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe au Sanctuaire Yasukuni, où sont honorés des criminels de guerre du Japon.
"Pour préserver la paix dans le monde, nous avons la responsabilité de démasquer les intentions sinistres de la droite japonaise et d'appeler tous les pays et peuples épris de paix à rester très vigilants au retour du militarisme japonais", écrit l'ambassadeur chinois dans une déclaration transmise mercredi à Xinhua.
Le 26 décembre dernier, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, au mépris de vives objections des peuples chinois et d'autres pays asiatiques, s'est rendu, sans vergogne, au sanctuaire Yasukuni, rappelle M. Shi.
Construit en 1869, le sanctuaire Yasukuni est le lieu de culte où sont célébrés et honorés les défunts de guerre dont la majorité sont les militaires japonais dans les guerres d'agression, y compris 14 criminels de classe A, et plus de mille criminels de classe B et C de la Seconde Guerre mondiale.
"Depuis plus d'un siècle, ce sanctuaire demeure l'instrument spirituel et le symbole du militarisme japonais pour ses guerres d'invasions", c'est pourquoi, explique-t-il, "le fait que des dirigeants japonais se rendent au sanctuaire Yasukuni n'est absolument pas une affaire intérieure japonaise, n'est pas non plus une simple polémique entre le Japon et ses pays voisins tels que la Chine et la Corée du Sud".
"Il (Shinzo Abe) veut faire casser sans scrupule le verdict sur l'histoire des invasions japonaises et provoquer ouvertement les acquis de la Seconde Guerre mondiale et l'ordre international d'après-guerre", estime Shi Hu.
"Ses agissements ont suscité non seulement de fortes indignations des peuples chinois, sud-coréen et asiatiques, mais aussi de fortes condamnations de l'opinion publique internationale des pays occidentaux, dont l'Allemagne, et même les Etats-Unis, son allié", indique M. Shi.
L'ambassadeur de Chine au Niger exhorte les dirigeants japonais à "prendre l'exemple de l'Allemagne", qui a fait un examen de conscience "franc et honnête" sur son passé et a présenté ses excuses au peuple des pays victimes.
M. Shi dénonce entre autres les récentes déclarations de Shinzo Abe au Congrès japonais relatives au passé invasionniste du Japon, selon lesquelles le terme "invasion" n'a pas encore été défini et le Japon a eu raison de déclencher la guerre d'invasion.
"Le fait que les dirigeants japonais se rendent fréquemment au sanctuaire Yasukuni et honorent les criminels de guerre constitue une violation brutale sans vergogne de la conscience de l'humanité (...) Tous ces agissements manifestent encore une fois l'existence du fantôme du militarisme hantant le Japon", souligne M. Shi.
Selon lui, "le gouvernement d'Abe est en train de conduire le Japon vers une voie extrêmement dangereuse qui constitue la plus grande menace de la paix et de la stabilité de l'Asie et voire du monde entier".
L'ambassadeur appelle les dirigeants japonais à "un profond examen de conscience sur les guerres d'invasion déclenchées par le Japon", car "l'histoire est un grand miroir où l'on se voit tout entier".
"Seule l'adoption par le Japon d'une vision juste de l'histoire lui permettra de développer des relations prometteuses avec ses voisins", croit-il.
La victoire de la guerre antifasciste ayant été remportée au prix des sacrifices des dizaines de millions de personnes, tous agissements tendant à nier la vérité de l'histoire ou à embellir l'invasion fasciste seront fermement protestés par toutes les forces mondiales de la justice et de la paix, indique M. Shi.
"Tous ceux qui sont épris de paix dans le monde entier doivent être hautement vigilants au retour du militarisme japonais", de manière à éviter une répétition de la tragédie causée par le militarisme fasciste, conclut l'ambassadeur.